Même si les derniers résultats catastrophiques enregistrés à la tête des Ecureuils ne plaident pas en sa faveur, Didier Ollé-Nicolle mérite de quitter ses fonctions à la suite d’une procédure normale de licenciement. En fait, l’arrêté pris hier par le ministre des Sports Safiou Idrissou Affo dans ce sens ne règle rien. Tous les contours juridiques n’ont pas été pris en compte.
La décision a été prise dans la précipitation. Il a fallu que le directeur du Fonds national pour le développement des activités de jeunesse, sport et loisirs (Fndajsl), chef de la délégation béninoise à Agadir dans le cadre du dernier match amical contre le Maroc (défaite 6-1 des Ecureuils), donne des indications à son ministre dès son retour à Cotonou. Aussitôt, l’autorité a entrepris des concertations avec certains cadres dont le secrétaire général de ce département, le Directeur du sport d’élite (Dse), la Conseillère technique aux sports (Cts), le directeur du Fndajsl, le conseiller juridique du ministère, et un avocat. Selon nos sources, les concertations ont également eu lieu avec une haute autorité au sommet de l’Etat et son conseiller juridique. C’est à l’issue de ces échanges que Safiou Affo a pris l’arrêté n°119/Mjsl/Dc/Sgm/Cts/Drfm/Fndajsl/Ccj/Des/Sa dans l’espoir de sceller le sort de Ollé-Nicolle.
Une procédure bancale…
Mais il a oublié d’associer dans les échanges, la Fédération béninoise de football (Fbf) qui est l’employeur du technicien français. En effet, c’est la Fbf qui a signé un contrat de prestation de services avec Ollé-Nicolle par l’entremise de son président, Augustin Ahouanvoèbla. Alors, sans associer l’instance fédérale, le ministre s’est planté. D’autant que le contrat du sélectionneur court toujours et n’a jamais été résilié par la Fbf. Parallélisme des formes oblige, il fallait absolument rompre le contrat de prestation de services qui lie la Fbf et le sélectionneur pour être sûr d’avoir libéré Ollé-Nicolle. L’arrêté de nomination ayant été pris juste pour formaliser le recrutement du sélectionneur national.
Pour la Fbf, Ollé-Nicolle est toujours le sélectionneur !
Et pourtant, nos sources indiquent qu’un proche du dossier a tenté de dissuader le ministre, étant certain que la procédure initiée est bancale. Ce dernier aurait même avisé dans les coulisses, des membres du Comité exécutif de la Fbf pour les supplier de résilier « à l’amiable » le contrat du technicien avant que le patron des sports ne prenne sa décision. Une démarche informelle qui n’a pas convaincu la Fbf à prendre en compte la décision du ministre. D’ailleurs, l’instance fédérale considère toujours, selon nos sources, que Didier Ollé-Nicolle est le sélectionneur des Ecureuils.
