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La Chronique du Lundi - Me Lionel Agbo : L’arroseur arrosé
Publié le lundi 4 fevrier 2013   |  24 h au Bénin




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Sémillant homme de droit, nous lui vouons une grande admiration. Avocat à succès depuis son retour aux pénates, son tact spécial et légendaire sur les lois qui mettent la main sur la presse… force le respect…Et quand Lionel Agbo a été bombardé porte-parole du chef de l’Etat, on a jubilé, car dans les arcanes du pavillon présidentiel, il allait profiter de sa proximité pour aider les médias à avoir des textes juridiques avec une cure de jouvence. Malheureusement, Me Lionel Agbo a été un pourfendeur de la presse faisant planer l’épée de Damoclès avec le fameux délit « d’offense au chef de l’Etat », un délit qui le rattrape aujourd’hui…

L’ordonnance no 69 /22PR du 4 juillet 1969 ! C’était la tasse de thé de Lionel Agbo après son enrôlement volontaire dans la majorité présidentielle. Et le voilà assis devant un grand bureau de porte-parole du président de la République. Sur ce bureau, il n’y avait rien. Ce qui fait qu’Il a préféré mettre plus de passion pour la cause qu’il sait lui-même n’être pas juste. Porte le journalisme aussi légèrement qu’un poids d’hélium. Mieux, on a l’impression que c’est avec un plaisir qui charrie la provocation qu’il faisait la leçon à la presse. Au prétoire de la présidence avec sa toge de porte-parole qui couvre plus une posture de donneur de leçon, la presse en a eu pour son compte.

On a encore en mémoire son véhément réquisitoire, son brulot contre la presse en janvier 2009. En effet, l’ordonnance no 69 /22PR du 4 juillet 1969, un texte répressif qui a disparu dans le droit positif même dans certains pays africains dont les régimes avaient la main lourde contre les acteurs des médias, a été agitée.

Dans sa substance, cette ordonnance prône le délit d’offense au chef de l’Etat. Après sa montée au créneau, Il n’a cessé de répéter qu’au regard de la qualité de l’auteur de la plainte et du chef d’accusation quand on parle d’offense au chef de l’Etat, seul celui-ci, en tant que plaignant s’estime et se déclare offensé laissant la latitude au juge d’apprécier. Et quand l’eau a coulé sous les ponts et la rupture des amarres intervenue entre le chantre du Changement et de la Refondation et le célèbre avocat, le délit d’outrage au chef de l’Etat n’avait plus le même pesant d’or pour Lionel Agbo. Et le voilà donnant des secousses sismiques au Palais de la Marina en déclarant de façon péremptoire qu’ : « il existerait des milliardaires corrompus tapis à la présidence et qui bénéficient de la protection du chef de l’Etat ». La suite, on la connait. L’avocat écope de six mois fermes et fait l’option à la clandestinité après « l’esquive à la turinoise » au nez à la barbe des barbouzes et autres fins limiers du régime. La beauté terrible d’un acte ! Cependant, pourquoi après l’avis, refuse t-il la sanction ? Entre deux voluptés, quand l’homme de droit refuse la moindre, il y a un arrière-goût.

Et après, c’est Boni Yayi qu’il éclairait sur cette ordonnance, qui se sert de lui en recourant à la mansuétude. Le chef de l’Etat jouant le coup à fond en artiste du pardon et de la clémence pour utiliser le profil du père de la Nation contre lui le coupable. Et quand Me Agbo s’est volontairement soustrait à l’exécution de la décision de justice rendue au nom de la République, la grâce de Boni Yayi fut la formule magique. En prenant la fuite, le président de la République lui demande de prendre contact en toute inquiétude et dans la jouissance de tous ses droits, avec tous les avocats qui ont pris part à son procès en vue des modalités pratiques de mise en œuvre de la clémence présidentielle. Dans ces conditions, on a l’impression que la revanche est tout de même là et qu’on a donné le pardon à un citoyen qui a baissé de prix. Deux raisons semblent nous donner raison. D’abord, il a décidé de se soustraire à la justice.

Ensuite, il a crée des préjudices à ses proches et amis qui ont souffert le calvaire des représailles. Dans cette affaire de clémence, Lionel Agbo a eu le miroir sans glace tandis que Boni Yayi a manœuvré à travers les feux d’artifice des bonnes grâces. Sur la forme du geste, on peut dire merci à son excellence Monsieur le président. Mais sur le fond, on ne va pas trop s’extasier. En effet, cette grâce présidentielle semble être un spectacle que le ciel nous accorde. Alors que dans la réalité et en fonction communiqué du secrétaire général de la présidence de la République en date du 30 janvier dernier, il est nécessaire d’établir que cette ordonnance et la clémence ne sont pas dans un arrimage parfait.

Au regard de toutes ces contingences, il faut tirer des lettres de change sur l’avenir sur cette fameuse ordonnance qui régit l’offense au chef de l’Etat et non protester à l’échéance du premier verdict. Ce dossier doit être pour les acteurs de la presse et les gouvernants, un air de confiance pour ne pas nous réjouir. Vivement le code de la presse pour uniformiser les lois de la presse, aussi caduques, sclérosées, éparses…. Et sur ce front, les acteurs de la presse ont besoin d’une expertise si confirmée comme celle de cet avocat émérite. Lionel revient à nous.

Titus Folly

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