Quelque 550 millions de faux médicaments ont été saisis lors d’une opération douanière menée début avril dans 23 pays africains, une saisie record annoncée jeudi à Paris par l’Organisation mondiale des douanes (OMD). Baptisée "Biyela" ("encerclement" en zoulou), l’opération a été menée conjointement par 23 administrations douanières dans les principaux ports maritimes du continent africain. En une dizaine de jours, les douaniers ont intercepté un milliard d’articles de contrefaçon, dont 550 millions de doses de médicaments illicites, "potentiellement dangereux voire mortels", selon l’OMD. De faux antibiotiques, antidouleurs et anti-inflammatoires, des médicaments contrefaits utilisés contre l’hypertension artérielle et le diabète, ainsi que des compléments alimentaires illicites ont été saisis, pour une valeur totale de 275 millions de dollars (206 millions d’euros).
Les douanes d’Algérie, Afrique du Sud, Angola, Bénin, Cameroun, République démocratique du Congo (RDC), Congo, Djibouti, Côte d’Ivoire, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Kenya, Madagascar, Maroc, Ile Maurice, Mozambique, Namibie, Nigéria, Sénégal, Tanzanie et Togo ont participé à l’opération organisée en partenariat avec l’Institut de recherche d’anti-contrefaçon de médicaments (Iracm), basé à Paris. Selon l’OMD, les saisies les plus importantes en volume ont été faites en RDC et au Togo, et la vaste majorité des cargaisons interceptées provenaient d’Asie de l’est et du sud, ainsi que du Moyen-Orient. Au total, un milliard d’articles contrefaits ont été saisis au cours de l’opération, en particulier des produits alimentaires, des appareils électriques, des pièces détachées, etc...
"Le succès acquis par les douanes en seulement dix jours et sur 23 ports africains donne une idée effrayante du fléau que représente le trafic de faux médicaments sur ce continent", a réagi le secrétaire général de l’OMD, Kunio Mikuriya, tout en se félicitant que "ce genre d’opération internationale permette de recueillir de précieux renseignements sur le trafic de ces produits et ainsi de renforcer les contrôles".