Au cours de l’Assemblée générale extraordinaire qu’elle a tenue ce mardi 18 juin à Cotonou, l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) a décrété un mouvement de grève de 72 heures à compter du mardi 25 juin 2013. Ce faisant, elle proteste contre les menaces qui pèsent sur l’intégrité physique du juge Angelo Houssou. De même, les dernières nominations intervenues, le 28 mai 2013 dans ce secteur continuent de faire grincer des dents et réchauffent les esprits. L’Unamab offusquée a décidé d’observer un arrêt de travail. Par ailleurs, l’organisation des magistrats a déclaré n’avoir aucun problème avec la Police encore moins le Synapolice. Mais elle a martelé que force doit rester à la loi. Lire la déclaration rendue publique.
Déclaration de presse de l’Assemblée générale de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab)
Sur convocation de son Bureau exécutif, l’Assemblée générale de l’Union nationale des magistrats du Bénin s’est réunie mardi 18 juin 2013.
Trois points ont été inscrits à l’ordre du jour :
1- la sécurité du juge Angelo Houssou,
2- le communiqué du Synapolice,
3- les dernières nominations intervenues le 28 mai 2013 dans les juridictions et à la chancellerie.
S’agissant de la sécurité du juge Angelo Houssou, l’Assemblée générale, de l’Unamab a constaté que bien que le dispositif de sécurité mis en place autour du collègue se soit amélioré, sa vie est menacée par des agents de la Police nationale non en uniforme. L’Assemblée générale de l’Unamab prend à témoin l’opinion publique nationale et internationale d’un tel harcèlement et rend responsables la Police nationale et le gouvernement de toute atteinte éventuelle à l’intégrité physique tant du juge Angelo Houssou que tout autre magistrat.
En ce qui concerne le communiqué de presse du Synapolice, l’Assemblée générale rappelle que la magistrature encore moins l’Unamab n’ont aucun problème avec la Police et le Synapolice. Elle invite en conséquence l’opinion publique à ne pas céder à l’amalgame volontairement entretenu entre des problèmes individuels et ceux entre corporations. L’Assemblée générale de l’Unamab précise à l’opinion publique que dans un Etat de droit nul n’est au-dessus de la loi et que force doit rester à la loi.
Relativement aux dernières nominations, le Bureau exécutif de l’Unamab note avec amertume qu’en 2011 des nominations à polémique de magistrats avaient été faites, et qu’en dépit des promesses faites par le Gouvernement et le Conseil supérieur de la magistrature, les corrections attendues ne sont jamais intervenues. Pis, les nominations du 28 mai 2013 plus gue celles de 2011 violent non seulement les règles de préséance, mais également le principe de l’inamovibilité.
Face à cette situation qui s’apparente à une déstabilisation programmée du pouvoir judiciaire, l’Assemblée générale de l’Unamab :
- demande au Conseil supérieur de la magistrature et au gouvernement de procéder aux corrections exigées par le Bureau exécutif de l’Unamab dans sa correspondance en date du 12 juin 2013,
- invite les chefs de juridiction à surseoir jusqu’à nouvel ordre aux installations des collègues nommés,
- décide J’observer un mouvement de grève de protestation de soixante douze (72) heures à compter du mardi 25 juin 2013 à zéro heure,
- exhorte les magistrats à rester mobilisés pour la défense des principes qui ont de tout temps assurer l’indépendance et le respect du pouvoir judiciaire.
- rend le gouvernement et le Conseil supérieur de la magistrature responsables des déconvenues qui découleraient de leur inaction.