La population béninoise est désormais proche des 10 millions d’habitants. C’est ce qu’a révélé hier le ministre du développement, Marcel de Souza, lors d’un point de presse destiné à présenter aux professionnels des médias les résultats du récent recensement général de la population et de l’habitation. Estimée provisoirement à 9.983.884 habitants résidents, contre 6.769.914 habitants en 2002, la population du Bénin a donc connu sur la période 2002-2013 un taux d’accroissement de 3,5% par an, contre 3,25% dans la décennie
1992-2002. Sur l’effectif total, les femmes font toujours 51,2%, soit 5.115.704 habitants résidents, représentant la majorité de la population béninoise.
Communes et département
Au regard des statistiques présentées, on peut se rendre compte que
le département du Littoral est le plus peuplé avec 1.396.548 habitants suivi du Borgou (1.202.095 habitants) et l’Ouémé (1.096.850 habitants). Le moins peuplé est le Mono qui compte 495.307 habitants. On remarque que la ville la plus peuplée est Cotonou avec 678 874 habitants, talonnée par Abomey-Calavi (655 965 habitants). Les deux communes font plus du double de la population des autres grandes villes que sont Porto-Novo (263 616 habitants) et Parakou (254 254 habitants). Mais le poids démographique de la ville de Cotonou s’est sensiblement réduit puisqu’il passe de 9,8% de la population béninoise en 2002 à 6,7% en 2013. Abomey-Calavi, Ouidah et Sèmè-Kpodji sont devenues, selon les propres termes du ministre du développement, de véritables cités dortoirs. Pour expliquer cette situation, Marcel de Souza estime que la migration interne importante, l’immigration liée à la situation politico-sociale instable dans certains pays de la sous-région, le début de saturation probable en terme de densité de la ville de Cotonou et la politique de lotissement observée dans les communes limitrophes de Cotonou sont autant de facteurs explicatifs de l’évolution observée.
«La confirmation de ces traits caractéristiques à l’issue du traitement et de l’analyse des données appellerait une revue de la politique d’aménagement du territoire et de réponse à la demande sociale», a souligné le ministre. Le recensement général de la population et de l’habitation s’est déroulé du 11 mai au 31 mai 2013 sur toute l’étendue du territoire national. Conduit par l’Institut national de statistiques et de l’analyse économique (INSAE), il sera suivi plus tard d’autres phases qui permettront une enquête dite post-censitaire le 1er juillet 2013, le traitement des données jusqu’en décembre, leur analyse de janvier à mai 2014, la publication et la dissémination des résultats de juin à décembre 2014.