Dans une question orale avec débat, le député Sacca Fikara s'invite dans la crise qui oppose l'Union Nationale des Magistrats du Bénin aux policiers... Dans sa correspondance en date du lundi 17 juin 2013, l'honorable Sacca Fikara constate que dans la décision n° DCC 12-115 du 22 mai 2012, la Cour Constitutionnelle a déclaré que Louis Philippe Houndégnon, alors Commissaire Central de la ville de Cotonou a violé la constitution de la République pour brutalité et violences excessives sur les citoyens béninois en l'occurrence Bernard Adandé Oussoukpe, Directeur des Opérations Maritimes et de la Sécurité du Port Autonome de Cotonou, commandant du Port au moment des faits. Le député ne comprend pas comment face à une telle décision de la cour, le coupable soit alors promu au poste de premier responsable de la police nationale. Le député de la vallée de l'Ouémé voudrait que le gouvernement dise à la représentation nationale non seulement les raisons qui justifient la promotion au poste de Directeur Général de la police nationale d'un policier déclaré " brutal, violent et reconnu par la Cour Constitutionnelle comme violeur des droits des citoyens béninois ou qui a refusé par quatre fois de répondre aux convocations d'instruction de cette institution constitutionnelle ", mais aussi les mesures disciplinaires prises à l'encontre des policiers qui violent les droits des citoyens béninois et plus particulièrement ceux qui ont brutalisés le juge Angelo Houssou. Par ailleurs, le député demande si la nomination de Louis Philippe Houndégnon respecte les textes régissant la corporation de la police nationale. S'agissant de la situation dans laquelle le juge Angelo Houssou a été victime de brimades, Sacca Fikara déclare que suite à la plainte du juge Angelo Houssou consécutivement aux sévices qu'il a subis lors de son arrestation le 17 mai 2013 par les policiers aux ordres du DGPN, Louis Philippe Houndégnon a refusé ainsi que ses collaborateurs de se présenter devant le juge d'instruction de Cotonou le 14 juin 2013. A la suite de ce refus, le Syndicat National de la police au Bénin (Synapolice-Bénin) a convoqué une Assemblée Générale pour le 15 juin 2013 de l'ensemble des fonctionnaires de la police pour "Une riposte subséquente, vu la gravité de la situation" c'est-à-dire la convocation du DGPN par un juge d'instruction.
Le député veut donc savoir ce qui peut justifier un tel irrespect itératif de la loi et de la justice par Louis Philippe Houndégnon ? Quelles sont les dispositions et mesures prises par l'exécutif pour assurer le respect de la loi et de la justice par toute la police dans un pays qui se dit démocratique et dans lequel la police peut interpeller des ministres et les garder à vue pendant 72 heures? Quelles sont les mesures appropriées prises par le gouvernement pour protéger l'ensemble des magistrats du Bénin contre les menaces du Synapolice-Bénin et les sanctions envisagées contre les policiers qui violent les droits des citoyens et qui refusent de se présenter aux convocations d'instruction de la cour constitutionnelle et de la justice ? Que fait le gouvernement pour dissuader ce groupe d'hommes en l'occurrence les membres du Synapolice-Bénin qui, munis des équipements armés de la Nation, cherchent à se soustraire de l'autorité de la constitution et des lois de la République ? Ce sont, entre autres, les préoccupations de l'honorable député.