La Renaissance du Bénin (Rb) vit actuellement une situation de crise annonciatrice de son auto-destruction à la veille des prochaines élections.
Pendant que les pères fondateurs du parti tirent à boulets rouges sur le régime en place et son Chef, l’héritier et président de la Rb, Léhady Soglo fait la courbette dans la mouvance. Pour plusieurs observateurs de la vie socio-politique nationale, la Rb est en proie à la division et à un cafouillage indescriptible au sommet.
A la Renaissance du Bénin (Rb), c’est le cafouillage total. Ici, les ténors n’ont pas la même appréciation des actions du Président Boni Yayi quand bien même le parti se réclame de la mouvance, avec à la clé un poste au Gouvernement.
Le couple Soglo et leur fils héritier de la présidence du parti, Léhady Soglo ne sont pas sur la même longueur d’ondes dans leurs appréciations des actions du Gouvernement du Président Boni Yayi et de la mouvance présidentielle.
Mercredi dernier, profitant d’une audience à lui accordée par le Chef de l’Etat dans le cadre d’un partenariat entre la ville de Cotonou et celle de Yokohama au Japon, l’ancien Président de la République, Nicéphore Soglo a fait entre autres une déclaration qui peut laisser place à des interprétations diverses et variées.
« Je suis le vice-président du Conseil des anciens Présidents de la République. Il y a l’après-Pouvoir. Il y a la vie après le Pouvoir…(Ndlr) », a-t-il laissé entendre.
Que voulait-il dire en réalité ? Selon plusieurs analystes, c’est sa manière de dire au Président Boni Yayi de savoir qu’il ne s’éternisera jamais au Palais de Marina et que bientôt il rejoindra leur cercle restreint. Le connaissant bien, Nicéphore Soglo n’est pas un homme qui a sa langue dans la poche. Il crache la vérité partout où il sent le besoin. C’est un signal fort qu’il lance au Chef de l’Etat. Autrement dit, il indique qu’il s’opposera à toutes formes de révision opportuniste de la Constitution du 11 décembre 1990.
Si l’on remonte un peu dans l’histoire, il faut noter que Nicéphore Soglo n’a jamais porté le Président Boni Yayi dans le cœur. Pour preuve, l’ancien Président de la République était la cheville ouvrière de la création de l’Union fait la Nation (Un), un bloc politique qui a donné la sueur froide à Boni Yayi, lors de son premier mandat à la tête du pays.
Selon les informations, il ne digère pas l’appartenance à la mouvance de la Renaissance du Bénin. Vers la fin de l’année 2013, le Président Soglo et son épouse ont fait une déclaration contre la révision de la Constitution. Pour sa part, Rosine Soglo, ces derniers temps, ne fait pas de cadeau au Gouvernement à l’Assemblée nationale. A titre illustratif, la Rb a fait le jeu de l’opposition à l’Assemblée nationale, lors de l’examen de la loi portant suppression du droit de grève aux magistrats béninois.
Récemment, Rosine Soglo et ses lieutenants ont soutenu le Président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, lors de l’examen de son rapport d’activités, pendant que la mouvance acquise à la cause du Chef de l’Etat faisait le contraire. En plus, la semaine écoulée, profitant d’une visite de courtoisie à elle rendue par le ministre chargé des Relations avec les institutions, l’Honorable Rosine Soglo a déversé sa colère sur le Président Boni Yayi.
Position
Malgré la position tranchée du couple Soglo contre certains agissements du régime en place, le président de la Renaissance du Bénin, Léhady Soglo semble agir dans le sens contraire, bien que son parti souffre le chaud et le froid au sein de la majorité présidentielle. Ceci se caractérise par les attaques sans cesse répétées dont la Rb est victime de la part de ses prétendus alliés de la mouvance, malgré les supplices de Léhady Soglo.
Et, le parti est plongé dans un silence préjudiciable pour son avenir. Jusqu’aujourd’hui, la Rb n’a pas donné sa position sur la révision de la Constitution, les violations des libertés et les menaces sur la démocratie. Malgré cet état de choses, Léhady Soglo engage la Renaissance du Bénin dans la mouvance. Comment alors peut-on expliquer cette attitude de cet héritier politique ? Selon les informations, les calculs politiciens sous-tendent ses actions. Ils sont certainement liés à la sauvegarde de la mairie de Cotonou très stratégique pour la Rb.
Autrement dit, il fait semblant d’être de la mouvance pour sauver les meubles. Ce qui n’est pas du goût des pères fondateurs du parti. C’est dire qu’au sommet de cette formation politique, c’est le cafouillage. Le fils n’a pas la même appréciation des choses que le père et la mère.
En conséquence, ce sont les militants à la base qui sont désorientés, car le parti a visiblement perdu la boussole. Les prochaines élections détermineront ce qui reste aux Soglo sur l’échiquier politique national.
