Depuis le mercredi 19 novembre, se tient la quatrième concertation interafricaine des maraîchers éco santé à l’Institut des sciences biomédicales appliquées (ISBA) de Cotonou. Organisée par l’Union internationale des travailleurs de l’Alimentation (UITA), cette rencontre a réuni une quarantaine de participants venus de sept pays de l’Afrique de l’Ouest. Au cœur des échanges, les acquis du maraîchage sans produits chimiques et des propositions pour encourager la consommation de légumes sains.
Par Sébastien LOKOSSOU (Stag.)
La quatrième concertation interafricaine des maraîchers éco santé s’inscrit dans le cadre d’un rendez-vous annuel institué depuis 2010. Au total, 36 participants ont répondu présents à l’ouverture des travaux de la présente rencontre de Cotonou. Tous du domaine, ils sont invités avec d’autres spécialistes à échanger durant trois jours sur le thème «organisation des maraîchers éco santé : acquis et perspectives». Dans son allocution, le coordonnateur de la Communauté des pratiques éco santé pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (COPES-AOC), le professeur Benjamin Fayomi, a mis en exergue, autour des termes «appliquer et s’appliquer», les défis permanents à relever. «Appliquer pour nous encadreurs des maraîchers éco santé et pour vous-mêmes, c’est ne pas baisser les bras malgré les difficultés de toutes sortes sur ce chemin innovant qu’est le maraîchage sans produits chimiques. S’appliquer, c’est s’améliorer chaque jour, innover ou trouver de nouvelles manières pour vaincre les barrières, les difficultés, les critiques et surtout les doutes sur votre production», a-t-il insisté. Ainsi, fait-il remarquer que des personnes continuent de douter sur l’utilisation des produits non chimiques pour produire des légumes. Et pourtant, confie-t-il, les maraîchers éco santé s’appliquent tous les jours à faire autrement le maraîchage. Au terme des travaux, il attend des acteurs le point d’une nouvelle expérimentation en cours qui va démarrer dans les mois à venir. Il s’agit, en effet, de la mise en place de «points de vente des légumes sains, sans produits chimiques et contrôlés par les autorités phytosanitaires».Cependant, le maraîcher peut-il vivre de son travail? Le président du Réseau africain des maraîchers éco santé (RAMES), Charles Bèwa, estime que la terre ne ment pas. Mais, poursuit-il, la production chimique fait courir des risques d’intoxication ; tandis que la production bio est sans risques.De son côté, le coordonnateur sous-régional de l’UITA-Afrique de l’Ouest, Abdourhimou Diaouga a fait savoir que pour l’Union, «il existe un lien direct entre la force des syndicats, la sécurité des consommateurs, la santé publique et l’environnement». Les participants aux travaux sont venus du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo.A l’issue de la dernière concertation en 2013, le Bénin, le Burkina Faso, le Sénégal et le Togo ont sensibilisé 1053 maraîchers sur la pratique éco santé. Selon Abdourhimou Diaouga, près de 35% des sensibilisés ont effectivement démarré cette pratique.