La convention de la coalition ‘’Union fait la Nation’’, prévue pour le samedi 22 novembre 2014, pourrait accoucher d’une nouvelle choquante pour les militants et sympathisants. Bruno Amoussou va quitter la tête de cette alliance politique (la plus forte de l’opposition béninoise). C’est la substance de l’information qui nous est parvenue en fin de soirée d’hier jeudi 20 Novembre 2014.
Bruno Amoussou va déposer le tablier demain au Palais des congrès de Cotonou. Nos sources sont formelles ! Le président Amoussou ne démissionne pas de l’Alliance, mais plutôt de la présidence. Selon nos informateurs, les raisons de ce départ qui interviendrait demain sont simples. Bruno Amoussou, depuis toujours, a exprimé la nécessité, pas d’aller forcément se reposer mais, plutôt, laisser la jeunesse prendre son destin en main. On nous renseigne que cela fait déjà trois ans qu’il pose ce problème et, à chaque occasion, demande toujours aux membres de l’Union fait la Nation de réfléchir à comment mettre la jeunesse au devant des choses. Pour lui, on ne doit pas attendre la mort ou la fatigue avant de passer la main à l’actuelle génération. Ses proches indiquent qu’il est d’accord pour continuer à être consulté sur toutes les questions importantes touchant la vie de cette Alliance. Il est toujours prêt à apporter la contribution qu’il faut. Mais, il ne veut plus continuer à faire ombrage à la jeunesse qui, pourtant, est assez mûre et capable de prendre la relève. Pour lui, la bataille qui reste pour ce pays est assez rude et il importe de donner l’opportunité à la jeunesse de se mettre à l’oeuvre. Bruno Amoussou va partir, pas en colère contre quelqu’un, mais pour mieux servir l’Union fait la Nation.
D’après certains membres de l’Un, contactés, cette décision du président Amoussou ne date pas d’aujourd’hui. Depuis trois ans, il le disait et l’année dernière, au cours d’une convention, il est revenu là-dessus. Mais, il lui a été demandé de patienter, le temps de trouver quelqu’un capable de le remplacer. Les gens avaient estimé que l’actualité ne permettait pas qu’il parte de la tête de l’Un. La réunion a duré plusieurs heures au Palais des congrès et ils avaient réussi à le convaincre. Mais, cette fois-ci, des personnes proches de lui insistent sur le fait qu’il est prêt à passer la main le samedi prochain, quel que soit ce qui sera dit.
Après le Psd, l’Un
Dans la deuxième moitié du mois de janvier 2012, Bruno Amoussou avait quitté la tête du Parti social démocrate (Psd). Il est resté militant dudit parti, mais a laissé la direction du parti à son vice-président. A l’époque, on avait parlé de convenance personnelle. Certains avaient argué qu’il voulait mieux s’occuper de l’Un, évitant le cumul de titres. Mais, en réalité, c’est sa logique qui consiste à laisser la jeunesse travailler qui suivait son cours, puisqu’on apprend qu’il évoquait cette question à l’Un depuis trois ans. Donc, c’était dans la même période. Si cela avait été possible, Bruno Amoussou allait laisser, au même moment, son parti, le Psd qu’il dirigeait depuis 1991 et l’Union fait la Nation. Un peu moins de trois ans après, il s’apprête à mettre en exécution sa décision. Pour précision, son départ du Psd n’a du tout pas favorisé le parti. Les informations qui circulent, depuis peu, ne sont pas bonnes pour le parti. La relève souhaitée, à l’époque, n’a, apparemment, pas été réelle. Le nombre de militants n’a pas augmenté. L’audience du parti a plutôt réduit et, le virus de la division fait rage. Pour le moment, rien n’est officiel. Mais, il y a des signes de malaise au sein de ce parti dirigé depuis lors par Emmanuel Golou. Bruno Amoussou a-t-il été régulièrement consulté pour la bonne gestion de ce parti ? Question à la présidence actuelle.
Seulement, une autre question vient à l’esprit : son départ de l’Un va-t-il laisser la coalition dans le même état que le Psd, aujourd’hui en déconfiture ?
Sèhouéto, Houndété et consorts à l’épreuve
Sans fausse modestie, ils ont travaillé. Ils ont animé la coalition et ils se sont rendus disponibles. Mais, pourront-ils effectivement gérer l’Un ? La relève dont on parle n’est rien d’autre que ceux-là qui s’affichent tous les jours au nom de l’Union fait la Nation. Ils ont tenu, malgré tout. Que ce soit Lazare Sèhouéto, Léon Ahossi, Eric Houndété et autres, tous sont restés actifs derrière le président Amoussou. Antoine Idji Kolawolé pourrait aussi remplacer le président Amoussou, s’il sortait, mais cela n’aura pas été normal. Car, il est de la même génération que lui. Si l’idée de Bruno Amoussou est vraiment de laisser la jeunesse travailler, ce ne sera pas à Antoine Kolawolé Idji qu’il devra passer la main. De toutes les façons, la jeunesse est là et peut continuer le combat. La question de pondération, d’influence et de patience pourrait se poser.Bruno Amoussou est à la tête de l’Un depuis 2010. A suivre.
Félicien Fangnon
Amoussou, un modèle de démocrate
Jamais en Afrique, on ne doigte un ancien roi. On montre sa tombe après l’avoir vénéré durant tout son règne. C’est la pratique des pouvoirs ancestraux connus sous les noms de rois ou empereurs. Cette pratique semble caractériser tous les dirigeants africains à tous les niveaux de la pyramide sociale. C’est ainsi que pour la plupart, une fois au pouvoir, confondent sciemment le pouvoir moderne au pouvoir traditionnel. Ils aiment s’éterniser au pouvoir. Or le pouvoir moderne qui se définit comme étant le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple, est encadré par des lois et règlements qui constituent son socle. Et les alliances sont renouvelées avec le peuple à partir de l’alternance. Bruno Amoussou l’a si bien compris qu’à chaque moment important représentant un tournant décisif dans la vie de ses cercles politiques, il fait l’effort de passer la main. C’est vrai que pour diverses raisons, certains auraient souhaité, qu’en tant que leader charismatique, il puisse rester encore un peu à la tête de l’Union fait la Nation. Mais à vrai dire, Bruno Amoussou mérite un repos qui lui permette de mettre ses réflexions à la disposition des jeunes futurs dirigeants de l’Union fait la nation. Et dire que c’est lui-même qui, chaque fois prend cette initiative, il fait vraiment preuve de démocrate. Il devient par conséquent un modèle à suivre en matière d’alternance au sommet des instances dans lesquelles il évolue.
