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Campagne précoce : d’où provient l’argent de Gbian ?
Publié le vendredi 21 novembre 2014   |  24 heures au Bénin


Robert
© Autre presse par DR
Robert Gbian, l’ancien général d’Armée


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Le Bénin est encore à 16 mois de la présidentielle de 2016 mais certains présidentiables sont déjà en précampagne. Le Général Robert Gbian (GGR) qui veut lui aussi briguer la magistrature suprême, a même pu imposer une « précampagne accélérée » aux autres potentiels concurrents et fait des libéralités à tout vent. Il étonne des observateurs au point où certains s’interrogent sur ses soutiens financiers. Mais des analystes avisés n’ont pas cherché loin. Pour eux, c’est le Chef de l’Etat qui finance GGR. Et ils n’ont pas tort.

Yayi Boni minimise l’intelligence des Béninois. Il joue au malin. Mais les esprits avisés l’ont à l’œil et savent reconnaître ses traces. Il est le soutien financier de celui qui se fait appeler GGR. Après analyste des faits et gestes de cet ancien haut gradé des Forces armées béninoises, des politistes ont été fermes : C’est Yayi Boni qui fait monter la tête au Général Robert Gbian. Et plusieurs facteurs corroborent cette thèse. Depuis plusieurs mois, ce Général à la retraite parcourt monts et vallées pour annoncer de façon déguisée sa candidature à la présidentielle. Il n’y a pas de semaine où il ne fait parler de lui. Non seulement GGR est présent, mais il fait aussi preuve d’une générosité hors de commun. Il a déjà fait le tour de la majorité des chefferies traditionnelles existant au Bénin dans le but d’attirer leur sympathie. Ces dernières semaines, le Général était presque à toutes les cérémonies de funérailles organisées en hommage à des célébrités ou des personnalités arrachées à l’affection de leurs familles. Et quand il se pointe, il ne lésine pas sur les moyens. Ses dépenses cumulées sont énormes. Tel un Golden boy, Robert Gbian sort les moyens sans compter, fait marcher la planche à billets sans inquiétudes. Ces choix du potentiel candidat étonnent nombre de personnes. L’autre question qui taraude les esprits des illuminés ayant refusé de se faire berner par un adolescent politique, c’est la source intarissable du financement de GGR qui n’est pas un homme d’affaires. Il est militaire. Et à ce titre, il a occupé des "postes intéressants" à l’Intendance des armées sous le président Nicéphore et le Général Mathieu Kérékou. Il est plus outillé que quiconque pour informer sur la gestion des primes des soldats envoyés sur des terrains d’opération à l’extérieur. En tant que Directeur du cabinet militaire de Yayi Boni, il a connu le nébuleux dossier de réhabilitation de l’avion présidentiel ; un dossier fait de milliards de Cfa dont la gestion est aussi occulte que le dossier lui-même. Seulement, même réunis, les fonds occultes qu’il a subtilisés dans ses différentes fonctions ne peuvent lui permettre d’assurer ces dépenses jugées faramineuses. Il ne peut pas non plus bénéficier du soutien financier des hommes d’affaires béninois qui sont tous sous surveillance et qui ne veulent aucunement prendre de nouveaux risques.

Yayi, lui-même…

Tout bien pesé, on peut soutenir que GGR ne peut avoir d’autres soutiens que Yayi Boni, son cousin maternel. C’est Yayi Boni lui-même qui préfinance la précampagne électorale précoce de son candidat. Pour cacher « le crime » et continuer à manipuler les populations, il a enjoint certains de ses ministres de feindre de critiquer le Général Robert Gbian. La stratégie, c’est de faire de l’homme une victime du régime pour faire montrer sa cote de popularité. Yayi Boni préfinance la précampagne de son dauphin pour se garantir une retraite politique dorée après tout le tort qu’il a fait au peuple béninois.
Le cas Gbian , au-delà des inquiétudes qu’il suscite au plan politique puisqu’il a un deal avec Yayi Boni, devrait intéresser la justice. Dans un Etat sérieux, la justice devra pouvoir se saisir et en savoir davantage sur l’origine de la fortune que ce candidat potentiel dépense depuis peu en prélude à la présidentielle de 2016. La loi sur l’enrichissement illicite a été votée et adoptée depuis des mois. L’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc) est désormais fonctionnelle. Elle doit, elle aussi, montrer au peuple tout ce qu’elle sait faire en se saisissant du cas Gbian qui commence à inquiéter véritablement les citoyens.




Issa Orou-Guidou

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