Bien que toujours en poste malgré les grosses casseroles bruyantes qu’il traîne partout derrière lui dans le pays, le Dg Sonapra Idrissou Bako a ouvert hier sa semaine de travail par la liquidation de tous ses collaborateurs qu’il soupçonne à tort ou à raison d’avoir contribué de près ou de loin à son impopularité ambiante. Pendant qu’il est encore là…
C’est ce que Pascal Irénée Koupaki appelait la facture de l’indécision. Bako sait qu’il est fini, vomi du Chef de l’Etat, de son ministre de tutelle, de l’opinion publique, de la Sonapra, du coton et des cotonniers, sauf naturellement de ses familles parentes, alliées et amies. Mais la faute de tout çà n’est pas à lui. C’est les autres qui lui en veulent et lui ont manqué de loyauté. Mais Bako n’est pas Blaise Compaoré pour quitter son palais et laisser le pays aller vers un second souffle. Pendant qu’il est encore là par la volonté de Yayi Boni, il a visiblement entrepris de régler ses comptes, fussent-ils les derniers. Dans la soirée d’hier et alors que son départ est annoncé depuis que d’autres Dg moins contestés que lui ont fait leurs valises il y a quelques jours, Bako a entrepris une série d’affectations en commençant par son secrétariat particulier et son secrétariat administratif dont les responsables en poste bien avant son arrivée à la Sonapra ont été sautés. Sans points de chute compatibles avec leur longue expérience. Et ce n’est qu’un début. Selon des sources autorisées, d’autres agents qui seraient soupçonnés de ne pas lui être favorables feront dès aujourd’hui leurs valises pour le Bénin profond. Deux mois après la rentrée scolaire. Des instructions auraient été données pour que de nouveaux actes d’affectations lui soient soumis avant que le Conseil des Ministres ne scelle son sort. Mais la Sonapra dans tout ça ? Et la campagne cotonnière imminente dans tout ça ? Avec quel personnel motivé veut-il la conduire ? Le Dg Sonapra sait une chose : c’est qu’il tient Yayi Boni par ses 4P. Parents, Pasteurs et Palais du Président. Lorsque le truculent secrétaire général du syndicat de la Sonapra a osé adresser une plainte écrite au chef de l’Etat pour dénoncer la gestion calamiteuse de Bako, la « Haute Autorité » n’a rien dit. Jusqu’à ce que le pourrissement emballe la Sonapra, son coton, ses balles, ses graines et ses comptes. Le syndicaliste a été sauté sans point de chute.
Aujourd’hui, c’est à d’autres le tour. Et lorsqu’enfin il aura fini et que la campagne sera lancée, il n’y aura plus personne pour garantir au Bénin, des résultats meilleurs à ceux catastrophiques qu’on a déjà vus. Entre Yayi et Bako, il y a définitivement quelque chose de complice qui finira par se savoir…
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