Dans la dynamique de la réforme du Guichet unique au Port de Cotonou, le gouvernement se prépare à lancer la dématérialisation des opérations douanières. Le projet a fait, hier lundi 24 novembre, l’objet d’une séance de travail entre le chef de l’Etat et les opérateurs portuaires au Conseil national des chargeurs du Bénin (CNCB) à Cotonou.
Le succès de la réforme du Guichet unique du port est sans appel. Sa mise en œuvre a accru la cadence des opérations portuaires et amélioré les recettes au point de permettre au Bénin de gagner 16 points à l’indicateur «Commerce transfrontalier» dans le Rapport Doing Business 2014 de la Banque mondiale. Aux fins de renforcer sa position dans cet exercice d’amélioration de la pratique des affaires, le gouvernement a décidé d’aller plus loin, en lançant cette fois-ci la réforme de dématérialisation de la liasse de dédouanement. Le projet conduit par la Société d’exploitation du Guichet unique du Bénin (SEGUB) a été présenté hier aux opérateurs portuaires, en présence du président de la République. Selon Thierry Verdier, directeur général de la SEGUB, il s’agit de mettre en place une plate-forme électronique permettant désormais de dématérialiser l’ensemble des documents exigés avant le dédouanement d’une marchandise au port de Cotonou. «Nous voulons permettre aux opérateurs portuaires de gagner du temps, en réduisant le délai de dédouanement de 14 jours à un ou deux jours», soutient-il. L’avantage de cet outil, indiquent les responsables de la SEGUB, c’est qu’il permet à l’administration un contrôle simplifié, un gain de temps, un archivage électronique et lui offre un module statistique sur les opérations douanières au port de Cotonou. Les opérateurs portuaires quant à eux devront gagner en visibilité et en célérité. Ils auront désormais zéro document à fournir grâce à un système de stockage partagé de document en ligne, une facturation centralisée ainsi qu’un accès simple aux réglementations en vigueur avec des mises à jour quotidiennes. «Notre activité ne vient pas remplacer les attributions des services de l’administration. Nous sommes là pour calquer une application informatique sur les documents que l’administration demande à un opérateur de fournir», insiste Marcel Alapini, directeur commercial de la SEGUB.Si l’introduction de la dématérialisation reçoit l’adhésion des acteurs portuaires, ils émettent néanmoins des préoccupations, notamment, par rapport à l’authentification des documents électroniques à l’exportation. Mais Thierry Verdier rassure qu’aucune inquiétude ne devrait exister sur les opérations à l’export d’autant que de nombreux pays partenaires ont déjà dématérialisé leurs procédures. Réformer en permanence ! La démarche entreprise par le gouvernement, souligne le président de la République, est de partager le contenu du nouveau projet avec les opérateurs portuaires avant qu’il ne soit examiné et adopté en conseil des ministres. L’enjeu, indique Boni Yayi, c’est de maintenir la dynamique de progression dans le classement Doing Business. Du coup, outre le projet de dématérialisation de la liasse de dédouanement, le gouvernement a adopté 13 autres mesures pour améliorer le climat des affaires. Il s’agit, entre autres, du projet de décret portant application du code foncier et domanial, la mise en application de la loi uniforme de l’UMAO portant réglementation des bureaux d’information sur le crédit, l’avant-projet du code de travail, la réforme sur l’identifiant fiscal unique, la réforme sur l’élargissement de l’assiette fiscale et l’ouverture du secteur de l’électricité aux promoteurs privés. «Les réformes doivent être permanentes, les ajustements doivent être permanents», martèle le chef de l’Etat. Boni Yayi juge surtout les réformes portuaires obligatoires si le Bénin veut se faire un nom dans un environnement régional et international fortement concurrentiel. «Nous devons nous améliorer pour mériter la confiance de la communauté internationale. Nous devons arrêter de faire du surplace pour que le Bénin réponde présent à l’heure», insiste le chef de l’Etat qui invite l’ensemble de la communauté des affaires à être réceptive aux réformes lancées par son gouvernement.