Sans tambour ni trompette, Me Lionel Agbo est revenu au bercail depuis hier via un vol de la compagnie Air France. Il a rejoint un domicile privé à Cotonou.
Me Lionel Agbo a retrouvé sa terre natale. Deux ans d’exil politique en France, et puis ça y est, il est de retour au pays depuis hier mardi. Il a foulé le sol béninois aux environs de 12 heures à bord d’un vol de la compagnie Air France. Pas de comité d’accueil, mais à sa descente d’avion, il est tombé dans les bras de l’ancien ministre des travaux publics de Yayi Boni, Richard Sènou, du député Candide Azanaï et de quelques proches parents.
Le visage rayonnant, il a échangé quelques civilités avec ces derniers, à fait des amabilités avec des usagers de l’aéroport Cardinal Bernadin Gantin de Cadjèhoun, Cotonou avant de se recroqueviller dans un véhicule qui l’attendait sur le parking. Avocat et homme politique, Me Lionel Agbo est bien connu au pays comme un défenseur des causes patriotiques qui dénonçait les méfaits des sociétés de téléphonie mobile. Pour ses combats aux côtés du peuple, il est devenu une star que s’arrachaient les plateaux de télévision et des stations radio, surtout à cause de son éloquence qui frise parfois la grandiloquence. Il va perdre une partie de la confiance du peuple quand il a accepté de collaborer avec le régime Yayi Boni. Il a été conseillé spécial du chef de l’Etat, porte-parole de la présidence de la République, et avant tout cela, conseiller démissionnaire de l’Autorité transitoire de régulation des postes et télécommunications (Atrpt). Tombé en délicatesse avec le chef de l’Etat auquel il a fini par tourner dos, il a eu des démêlées avec la justice de son pays. Fin janvier 2013, il a été condamné à une peine d’emprisonnement ferme de six mois par le Tribunal de première instance de Cotonou pour offense au président de la République, son ancien patron. L’affaire remonte à septembre 2012. Lionel Agbo, ancien fonctionnaire du Palais de la présidence, anime une conférence de presse et ne mâche pas ses mots. Il traite une partie de l’entourage du chef de l’État de corrompue. « Dans ce palais que je connais, lance-t-il aux journalistes, il y a des hommes et des femmes qui ont fait fortune. Un petit groupe est devenu milliardaire, et le chef de l’État sait que je sais qu’il sait. » Condamné pour ses propos, il a quitté clandestinement le pays. Le 31 janvier, il a été gracié par le président de la République. Cette mesure s’étend également à Madame Berthe Cakpossa, directrice de Canal 3 », accusée d’avoir diffusé les propos de Lionel Agbo