Hier, mercredi 26 novembre 2014,la plateforme des forces démocratiques, a organisé une conférence de presse à l’hôtel AzalaÏ de la plage à Cotonou. Des représentants des organisations politiques, des centrales syndicales, des associations de la société civile étaient de la partie. Objectifs, annoncer les actions en cours pour la sauvegarde de la démocratie et exiger du gouvernement de yayi Boni un dialogue politique ouvert avec la plateforme en vue de sortir de l’impasse électorale.
Plus qu’une simple conférence de presse, c’est à une gigantesque sortie des forces démocratiques de l’opposition qu’on a assisté hier. Maître Joseph Djogbénou et ses éléments, Affo Djobo, représentante des femmes Baromètre, Idji Kolawolé et les membres de l’Union fait la Nation, Bruno Kangni et ses éléments, Candide AzannaÏ, Orden Alladatin et les siens, ont tous fait le déplacement pour encore donner de la voix face au mutisme déconcertant notée de la part de Yayi Boni et son gouvernement, suite à la marche historique du 29 octobre 2014 ; marche qui a vu sur les rues de Cotonou plusieurs dizaines de milliers de Béninois réclamer l’organisation, sans délai, des élections. A en croire les conférenciers, cette manifestation n’a pas véritablement comblé les attentes. Selon eux, après le ras –le-bol du peuple béninois le 29 octobre 2014, c’est à une réponse institutionnelle à caractère illégal et illégitime que les Béninois ont eu droit de la part du pouvoir de Yayi Boni. Les exemples probants évoqués par les forces démocratiques, c’est le cadre de concertation des institutions et le comité d’appui au Cos-Lépi, des structures illégales qui, selon eux, plongent davantage le peuple sur le terrain fertile de l’impasse. Idji Kolawolé et les autres organisations politiques ont dénoncé aussi le fait que les propositions de la Plateforme quant à la confession, dans les brefs délais, d’une liste électorale fiable et crédible, soient balayées par Sacca Lafia et son équipe du Cos-Lépi. Selon leurs explications, cette situation a malheureusement permis au Cos-Lépi de s’installer dans la gadoue du cafouillage lors de la deuxième phase de la correction de la Lépi. Face à ce tableau inquiétant qui présage toujours l’incertitude de l’organisation des communales, législatives et autres, les forces démocratiques ne veulent pas se laisser faire. Et c’est pourquoi, à travers la déclaration liminaire lue par Clotaire Olihidé, la Plateforme exige, entre autres, l’organisation d’élections crédibles sur la base d’une liste fiable et consensuelle, la dissolution du comité d’appui mis en place par la « conférence des Présidents d’institutions, l’ouverture immédiate d’un dialogue politique entre le gouvernement et la Plateforme, l’organisation des élections locales, communales et municipales dans les meilleurs délais et celles législative et présidentielle dans les délais constitutionnels. L’autre information capitale que les membres de la Plateforme ont partagé, hier, avec la presse, c’est l’organisation d’une autre marche gigantesque pour le jeudi 11 décembre 2014.
Cyrille Tossou
Déclaration liminaire
Le mercredi 29 octobre 2014, plusieurs dizaines de milliers de Béninois ont marché dans les rues de Cotonou pour réclamer l’organisation des élections sans délai sur la base d’une liste électorale fiable et consensuelle.
Cette manifestation d’une ampleur jamais égalée, a été initiée, organisée et conduite par la Plateforme des forces démocratiques (organisations politiques, centrales syndicales et associations de la société civile). Un mois après, les attentes du peuple exaspéré et de leurs représentants légitimes sont demeurées insatisfaites.
En effet :
1- les incertitudes autour de l’organisation des élections se sont amplifiées
2- le processus de la correction de la liste électorale devient catastrophique, notamment dans sa phase d’enregistrement complémentaire
3- Plus grave, le gouvernement a répondu par un mépris souverain à la colère populaire en refusant d’ouvrir un dialogue constructif avec les représentants de la plateforme démocratique, refusant de prendre en compte les propositions constructives formulées. Il a préféré une approche d’encadrement des structures autonomes d’organisation des élections par des cellules illégales et illégitimes, opaques et informelles, telles le cadre de concertation des institutions et le comité d’appui au Cos/Lepi, dirigé par un ministre d’Etat.
C’est pourquoi la Plateforme démocratique exige :
- l’organisation d’élections crédibles sur la base d’une liste fiable et consensuelle ;
- la dissolution du Comité d’appui mis en place par la « Conférence des Présidents d’Institutions » ;
L’ouverture immédiate d’un dialogue politique entre le gouvernement et ses soutiens d’une part et la Plateforme d’autre part ;
- l’organisation des élections locales, communales et municipales dans les meilleurs délais, en tout cas avant les législatives, afin que les premières servent de test grandeur nature de fiabilité de la liste réalisée ;
- l’organisation des élections législatives et présidentielle dans les délais constitutionnels.
Nous invitons en conséquence nos compatriotes à se tenir prêts cette fois-ci pour une série d’actions fortes qui débutera par l’organisation de marches de protestation le jeudi Il décembre 2014, jour anniversaire de notre loi fondamentale.
Pour la survie de notre pays et la sauvegarde de notre démocratie, aucun sacrifice ne sera de trop.
Alors, enfants du Bénin debout et prêts pour la reconquête de notre liberté et de notre dignité.