Le Directeur général des Douanes, Paul Tabé Lafia est à nouveau dans le collimateur des responsables syndicaux du secteur portuaire. Il a été assigné en justice pour non-règlement des bons retours des bordereaux 63 et 67 en prélude au sit-in qui est prévu pour le lundi 1er décembre 2014 au ministère de l’Economie et des finances.
Les responsables syndicaux du secteur portuaire avaient projeté un sit-in au ministère de l’Economie et des finances, le 14 novembre dernier pour protester contre l’injustice dans le traitement des bons retours des bordereaux 63 et 67. Réunis, le mardi 25 novembre 2014 à la Bourse du travail à Cotonou, les syndicalistes des transitaires mandataires, soutenus par la confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), ont fait savoir qu’à l’annonce du sit-in du vendredi 14 novembre dernier, les autorités de l’administration douanière leur ont fait des promesses rassurantes pour désamorcer la bombe.
Face au dilatoire de la Douane et de son chef après les négociations, les syndicalistes ont pris la résolution ferme d’organiser un sit-in, lundi prochain au ministère de l’Economie et des finances, avant l’ouverture du procès qui s’ouvre dans la même semaine. « Il y a eu des discussions entre nous et la Douane. Mais après, on assiste à du dilatoire. Les transitaires sont prêts à en découdre avec le Directeur général de la Douane, Paul Lafia Tabé. Nous irons jusqu’au bout, cette fois-ci… », a déclaré Euloge Akofodji, leur porte-parole.
Eclaircissements
Qu’appelle-t-on bon retour ? Le bon retour est une pièce donnant droit à un transitaire le retrait de sa caution déposée à la Douane à Cotonou après l’entrée effective du véhicule d’occasion en transit sur le territoire nigérien. Mais, depuis un certain temps, l’administration douanière n’a pas pris les dispositions adéquates pour rembourser les fonds en question, créant des ennuis aux transitaires mandataires. Certains syndicats du secteur portuaire, en l’occurrence le Syntratram-Bénin, le Synadeb, le Sideb, le Csatmb, le Synpe-Bénin, l’Usdeb, le Cstm-Bénin et autres structures syndicales, dont les militants sont victimes de cette pratique, ont décidé de prendre les taureaux par les cornes. En effet, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est l’injustice notée dans le traitement par la Douane dans la non-déconsignation des bons retours, objet des bordereaux 63 et 67 du 07 août 2014. Dans une lettre envoyée au Directeur général des Douanes, les organisations syndicales des transitaires mandataires ont fait observer que la situation concernant les bordereaux 63 et 67 n’a pas évolué, malgré la mise en place d’un comité ad’hoc d’investigation chargé de vérifier la régularité des bons retours concernant le trafic des véhicules d’occasion en transit vers le Niger depuis le 19 août 2014. Pour les protestataires, la non-déconsignation des bordereaux concernés, contrairement au cas des autres, est l’œuvre d’une mafia bien organisée et structurée au sein de l’administration des Douanes. Ils soulignent que les supposées erreurs constatées sur les bordereaux 63 et 67 ont été relevées sur d’autres qui ont fait objet de déconsignation.
Tentative de solution
Du côté de l’administration des Douanes, on apprend que certaines dispositions sont prises pour la résolution de la question de la déconsignation des bordereaux 63 et 67. Dans sa lettre n°2410/Dgddi/Dbp, en date du 19 août dernier, le Directeur général de la Douane, Paul Lafia Tabé a mis en place un comité ad’hoc d’investigation chargé de la vérification des bons retours relatifs aux véhicules d’occasion en transit en général et ceux relatifs aux bordereaux d’envoi n° 63 et 67 du 07 août 2014 de la recette de Malanville. Un mois a été donné audit comité pour déposer son rapport. Depuis lors, c’est silence radio.