Deux syndicats influents du secteur béninois de la justice, l'Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) et le syndicat des travailleurs et travailleuses de la justice et assimilés (Syntrajab) ont lancé vendredi une motion de grève de 72 heures à compter du 9 décembre prochain.
Dans cette motion, les deux syndicats qui regroupent presque tous le personnel du secteur judiciaire du Bénin exigent, entre autres, la correction des affectations opérées au sein de la corporation des magistrats en 2013 et en 2014 et qui ne respectent pas les règles de préséance et d'inamovibilité qui régissent cette profession.
Ils exigent la "mise en place d'un dispositif de sécurité pour assurer la sécurité des magistrats".
Les deux syndicats exigent également "la cessation immédiate de tracasseries imposées au procureur de la République près le tribunal de première instance de Pehunco (nord du Bénin)" ainsi que la "sécurisation des biens et des personnes dans les juridictions".
Plusieurs de bureaux magistrats ont été cambriolés ces derniers mois. Et, au sein de la corporation des juges, l'on estime qu'il pourrait s'agir de représailles contre les magistrats qui sont, depuis des années, à couteaux tirés avec le gouvernement qu'ils accusent de porter atteinte à l'indépendance de la justice.
Les députés, partisans du gouvernement à l'Assemblée nationale, y ont même récemment introduit une proposition de loi pour supprimer le droit de grève des magistrats.
Une mobilisation générale de la société civile et d'une partie de la classe politique a abouti au report sine die de l'examen du texte qualifié de liberticide par la corporation des magistrats, les syndicats et les associations de défense des droits de l'homme