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La Presse du Jour N° 1913 du 21/6/2013

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Magouille dans un dossier de fourniture d’intrants coton : Les relations sino-béninoises menacées
Publié le vendredi 21 juin 2013   |  La Presse du Jour


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Les mauvaises habitudes ont la peau dure. Ce dont ils ont accusé Talon les rattrape. Depuis quelques jours en effet, une affaire de magouille dans un dossier de fourniture d’intrants empoisonne les relations sino-béninoises. Au cœur de ce scandale s’ajoutant à ceux qui rythment la gouvernance sous la Refondation se trouvent des cadres des ministères en charge de l’agriculture et des finances. Il y a quelques jours, le journal «La Nouvelle Tribune» avait ébruité l’affaire. Selon les révélations faites par nos confrères, une société de droit privé chinois, Agrochina, basée à Shangaï, aurait été dupée par ces cadres des ministères de l’Agriculture et des Finances. Alors qu’elle a été régulièrement retenue par le Conseil des ministres pour fournir des intrants dans le cadre de la campagne cotonnière 2013-2014, cette société a été mystérieusement écartée au profit d’une société Burkinabè. Le comble dans cette affaire est que les documents fournis par cette société chinoise pour gagner régulièrement ce marché portant sur plusieurs milliards de F Cfa ont été falsifiés. La facture proforma fournie par la société Agrichina a été purement et simplement tripatouillée et introduite auprès de la Banque Diamond Bank pour l’ouverture d’une ligne de crédit. Alors que la société chinoise n’a rien exigé avant la livraison des intrants, ses détracteurs ont en effet demandé à Diamond Bank de leur accorder une ligne de crédit de 10% du marché conclu à 6.720.500 dollars (Cf les documents ci-dessous). Surpris du fait de la lenteur que prennent les choses, les vrais responsables de la société chinoise sont donc allés aux nouvelles. Et c’est là qu’ils ont compris qu’ils ont été floués. Le mal ayant été fait, ils ont alors décidé de porter plainte devant les tribunaux. La procédure a commencé. La Brigade de gendarmerie de Cotonou a été saisie. Elle a démarré ses investigations. Qui a manipulé les documents de la société Agrichina ? Pourquoi cette société qui a été régulièrement retenue par le Conseil des ministres a-t-elle été écartée ? Voilà, entre autres, les questions auxquelles la Brigade de gendarmerie de Cotonou apportera des réponses. Déjà, on annonce que des têtes risquent de tomber. Mais en attendant, il y a danger. Les autorités chinoises menacent de rompre les relations diplomatiques qui les lient à notre pays si le dossier n’est pas tiré au clair et la société Agrochina rétablie dans ses droits. Voilà qui risque donc de donner des insomnies au Chef de l’Etat, lui qui s’échine à mettre en confiance les investisseurs étrangers voulant venir dans notre pays.

Euloge Badou

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