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Le Matinal N° 4486 du 28/11/2014

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Orden Alladatin au sujet de la marche du 11 décembre :« Nous ne sommes pas des bellicistes. Nous sommes des vigilants »
Publié le lundi 1 decembre 2014   |  Le Matinal


Orden
© Autre presse par DR
Orden Alladatin, Secrétaire Général du parti "Alternative Citoyenne"


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Le Secrétaire général du Parti Alternative citoyenne, Orden Alladatin, était l’invité de l’émission Cartes sur table de la radio Océan Fm, hier dimanche 30 novembre 2014. Pour lui, la marche n’est nullement orientée vers un engagement belliciste. Il s’agit, selon lui, d’une initiative pacifique qui vise à réclamer dans le calme et la paix, l’organisation des élections.


Océan Fm : Monsieur Orden Alladatin, face à un pouvoir sourd, n’êtes-vous pas fatigués de marcher dans Cotonou ?

Orden Alladatin : Vous avez bien dit un pouvoir sourd. Il ne faut pas être fatigué face à un pouvoir sourd, parce que c’est de l’avenir de ce pays, de l’avenir de notre démocratie qu’il est question. Et rien, ne sera de trop pour les démocrates, pour les progressistes, pour venir à bout de ce système qu’on tente de nous imposer

Pourquoi c’est un 11 décembre que vous avez programmé de marcher à Cotonou ?

Le 11 décembre est tout un symbole pour nous. Au-delà du 11 décembre, vous avez le 10 décembre qui est destiné à consacrer les droits de l’homme. Tout le monde connaît le 10 décembre dans l’histoire de l’humanité. Pour nous, c’est le 11 décembre, jour anniversaire de la constitution du Bénin qu’on a tenté de tripatouiller. Le texte de révision est encore dans les couloirs de l’Assemblée nationale. En son temps, nous avons marché, protesté. Il y a eu mercredi rouge ici. Donc, nous sommes dans la continuité de ces combats-là qui visent à maintenir nos acquis démocratiques. Le 11 décembre, c’est tout un symbole. C’est pour marquer cette date anniversaire pour dire qu’au-delà de ce qu’on clame par-delà le monde sur la santé de la démocratie béninoise, que n’eût été la vigilance des patriotes, des Béninois démocrates, il y a très longtemps que la dictature du développement aurait emporté tout cela.

Dans le meilleur des mondes, le 11 décembre 2014, le pays devrait être en fête, en train de célébrer son anniversaire. Mais vous avez choisi cette date pour marcher dans les rues. Est-ce que quelque part la fête n’est pas troublée ?

Comment la fête serait-elle troublée. Vous avez vu les jours anniversaires ici. On fait les défilés. Mais, la marche, c’est un défilé. Les carnavals qu’on organise les jours de fête, qu’est-ce que ces carnavals ont de différent par rapport à ce que nous voulons faire le 11 décembre ? C’est notre manière à nous de célébrer la fête. Rien ne sera troublé. Cela ne peut même pas être comme un objet parce que la constitution du Bénin est très claire que les manifestations ne peuvent pas avoir pour but de créer des troubles. Donc, étant des démocrates, nous ne pouvons par envisager avoir planifié des troubles. Donc, nous allons marcher. Nous allons célébrer à notre manière la constitution du Bénin et dire à tous ceux qui pourraient être tentés de continuer à la piétiner, que nous y veillons. C’est pour cela que le 11, nous devons sortir pour dire au monde qu’il y a des tentatives effrénées par ici pour nous mettre à genoux et que nous n’accepterons pas.

Pouvez-vous nous dire de façon détaillée la constitution des forces qui participent à la marche ? Quel est le visage de ces marcheurs ?

C’est le peuple qui va marcher. Maintenant, pour que ce ne soit pas des marches non encadrées, la plate-forme de propositions et d’action des forces démocratiques pour l’organisation des élections crédibles en République du Bénin, est là pour encadrer les élans populaires. Par rapport aux composantes de cette plate-forme, je dirai que dans cette plate-forme, nous avons des partis politiques, des alliances de partis politiques, des mouvements politiques, des associations et Ong et les centrales syndicales. Pour être plus précis, au cœur de la plate-forme, nous avons par exemple le Parti alternative citoyenne, l’Union fait la nation, Abt, le réseau Atao, le Prd nouvelle génération, le Parti communiste du Bénin.

Et là-dessus, vous n’avez pas invité le Prd. Il a protesté.

Non. Le Prd a bel et bien invité. Parce qu’en termes d’invitation pour ce genre d’initiative, il y a toujours des initiateurs. Les initiateurs, ce n’est pas cela qui est important. L’essentiel, c’est ce sont ceux qui ont partagé l’idée et ont accepté de poser les fondements de cette architecture. Tous ceux-là sont initiateurs. Alors, à la première rencontre fondatrice de la plate-forme, le Prd y était à travers deux de ses principaux responsables.

Il s’agissait de qui ?

Les noms m’échappent. Je sais qu’il y a un médecin et un autre ami qui habite à Calavi que je connais très bien et qui y était. Alors, quand on a fini les travaux de la première journée, il avait été question de mettre en place des commissions. Une commission devrait se charger de travailler nos propositions, parce que quand vous avez une telle plate-forme, les gens viennent avec leurs idées éparses. Nous parlions de la liste électorale, nous parlions des élections. Chacune de nos organisations avaient son point de vue par rapport au processus de correction en cours par exemple. Chacune de nos organisations avaient ses propositions de sortie d’impasse. Mais quand vous voulez vous mettre ensemble pour fédérer vos énergies, vous êtes obligés de mettre dans un même panier toutes ces propositions, les retourner, discuter afin de dégager les points d’accord qui pourraient vous engager ensemble. Nous avons donc demandé à une commission de s’en occuper. Alors, nous avons dit que nous allons faire des propositions. Il faudrait identifier une série d’actions. Des actions de plaidoyer, de pression, de communication, d’informations, pour mettre aux propositions de prospérer. Vous savez que dans tout groupe sérieux, c’est ce qui se fait. Alors, nous avons même voulu. Et c’est moi personnellement qui ait démarché les représentants du Prd pour qu’ils fassent partie d’une des commissions.

Mais pourquoi le Prd semble dire qu’il n’est pas associé ?

On ne va pas polémiquer là-dessus. Le Prd, (nous respectons leur décision), avait dit entre temps ceci : « Nous venons d’arriver. Nous sommes venus de toutes parts. Nous préférons observer un peu les choses afin de savoir si nous y engageons pleinement ou pas ». Cela, il faut le restituer. Quand le Prd l’a dit, les réunions qui ont suivi, nous, au niveau de notre parti, Alternative citoyenne, au cœur de la plate-forme, nous avions mis un accent particulier à contacter nos amis du Prd. A chaque fois, ils nous ont dit qu’ils étaient en réunion autour de la question et que ce n’était pas encore vidé. Nous en étions là, quand après la marche du 29 octobre, nous avions eu ce communiqué du Prd. Mais, nous ne voulons pas rentrer dans la polémique. Le Prd a estimé que la communication n’a pas été suffisante pour pouvoir rallier le plus grand nombre de démocrates et de forces du progrès. Et au cœur de la plateforme, nous avions salé ce communiqué. Nous ne nous sommes même pas attardés sur le bout de phrase qui a dit qu’on ne les a pas invités. Pour nous, c’étaient des détails. Ce que nous avons retenu à travers le communiqué du Prd, c’est sa volonté de marquer sa présence à l’occasion des actions futures que la plate-forme allait engager. Et par rapport à cela, c’est de façon unanime qu’au cœur de la plate forme, nous avons décidé d’écrire au Prd pour leur dire que leur place était toujours réservée. On a décidé de prendre des contacts avec le sommet du Prd pour dire qu’il n’y a pas de quiproquo. Même ce que la presse dit comme étant des problèmes, il n’y en a pas. Nous sommes donc dans cette logique qui n’a pas changé jusqu’à l’heure où je vous parle. Donc, au début de la semaine, nous essayerons d’aller rencontrer les responsables du Prd pour nous expliquer peut-être qu’il y a des quiproquos. Dans toute entreprise humaine, il pourrait avoir des quiproquos, des problèmes de communication, mais nous, nous sommes demandeurs, nous voulons que le Prd qui est un parti important de ce pays, un parti démocrate, de progrès, nous voulons qu’il soit dans nos rangs de façon un peu plus engageante. Et cela, nous y travaillons et nous allons continuer à y travailler. Donc, la polémique Prd n’existe pas au niveau de la plate-forme et je souhaiterais que cela soit suffisamment clair. Au cœur de la plate-forme, il y a l’And par exemple, présidée par le député Valentin Aditi Houdé. En dehors des partis et alliances, nous avons des mouvements politiques. Le Mpr par exemple, la dynamique dirigée par Madame Houétohossou, l’Upr, les centrales Cgtb, Cstb, Csa, Fesyntra-finances, tout ce monde est au cœur de la plate-forme. Il y a aussi les Ong de gouvernance, Wanep Bénin, Hunger free world, Centre Africa Obota, social Watch, Adéco Bénin etc.

Par rapport aux objectifs de la présente marche, voulez-vous dire que c’est parce que vous étiez insatisfaits que vous revenez à la charge ?

Nous revenons à la charge parce que d’abord nous n’avons pas été satisfaits. Ensuite, parce que les piétinements, les empiétements, les assauts contre la constitution du Bénin continuent. Le droit de marcher que tout le monde a eu dans le pays en nous félicitant, nous l’avons arraché. L’équité dans l’accès aux médias dans notre pays surtout les médias de service public, malgré les efforts de la radio nationale et de la Nation, mais ce n’est pas encore ce que l’accès aux médias devrait être dans notre pays. Donc, il y a tellement d’entraves qui nous limitent dans la jouissance des droits consacrés par la constitution qui méritait de façon isolée que l’on puisse s’exprimer le jour de la célébration de la constitution. Pour ce qui concerne la non satisfaction, eu égard à la première marche, vous savez que l’impasse s’épaissit de jour en jour. Est-ce que vous pouvez me dire, cher ami journaliste, si les élections auront lieu dans les délais ou pas ? Non, vous ne pouvez pas alors que dans un pays démocratique, ce n’est pas des questions qui devraient être posées. Les états majors devraient être déjà en train de proposer et de travailler leur plan de campagne et leur programme politique. Mais, c’est pendant ce temps que nous gaspillons de l’énergie à nous poser la question de savoir quand les élections seront organisées. Nous trouvons que ce n’est pas normal. Vous avez vu le processus de correction de la Lépi. Aujourd’hui, nous sommes au pied du mur. Le gouvernement nous dit, ce n’est pas nous, c’est le Cos-Lépi. Donc, quand nous sommes sortis la fois dernière, nous étions au niveau de la plate-forme, porteuse d’une série de propositions de sortie d’impasse. Les jours filent, ils ne nous attendent pas. Des propositions qui devraient influer déjà sur le processus, si nous avions été au dialogue avec les autres béninois, les autres porteurs de projets (je ne parle pas de ceux qui n’en ont pas). Ceux qui sont porteurs. Par exemple, le Front citoyen pense et a sorti des déclarations pour dire : ‘’ nous avons notre méthodologie, notre idée de sortie d’impasse. Le Prd a eu à faire des propositions. Chacun de nous, au niveau de la plate-forme, on avait des propositions qu’on a essayé de mettre ensemble pour trouver un consensus, même s’il y a quelques disparités très fortes par rapport à cela. il s’agissait donc pour les gouvernants de nous mettre autour de la même table et de dire à chacun, "sortez vos propositions’’ y compris les Fcbe, s’ils en avaient, pour qu’on en discute pour dire ‘’qu’est-ce qu’on fait ?’’. ‘’On est très en retard, il faut qu’on s’entende pour agir sur les délais et on s’entend pour le faire. Par rapport au processus de l’enregistrement s’entendre et déboucher sur une loi dérogatoire au Parlement. Mais depuis 1 mois, black out. Le gouvernement, à la place de ce dialogue, a réuni les présidents d’institutions, a mis un partisan à la tête, et puis voilà. Nous tournons en rond et pendant ce temps, les délais passent. Au même moment le gouvernement court et va communiquer en disant sans la Lépi, je ne peux pas convoquer le corps électoral. Et le gouvernement sait que le processus de la Lépi est dopé. C’est pour cela que nous nous sommes dit et certains de nos membres pensent que c’est déjà trop tard, les populations pensent que c’est déjà trop tard, que depuis le 29 octobre, on devrait avoir –réagi plusieurs fois, alors nous ressortons en guise d’alerte précoce pour dire de ne pas se laisser piéger.

Juste au lendemain de votre conférence de presse, il y a eu le ministre en charge des Relations avec les institutions, Gustave Dépo Sonon, qui a fait une apparition pour dire que le gouvernement est en train de préparer le dialogue et a exhorté au calme.

Pendant que le gouvernement prend son temps, les délais courent et nous confinent dans la portion étriquée d’avant les législatives et les présidentielles. Ils prennent leur temps parce qu’ils ont un plan.

Quel est ce plan ?

A défaut de brouiller les élections, de ne pas respecter les échéances constitutionnelles parce que la Cour constitutionnelle et autres forces ont commencé par être très regardantes par rapport à cela, on fait tout maintenant pour différer l’organisation des élections communales. Le peuple qui est déjà fatigué des élus qui sont devenus illégitimes, on fait tout pour proroger le plus possible leur mandat. Et vous allez déjà l’entendre dans les discours que les élections communales n’étant pas constitutionnelles, on peut les différer à nouveau, rallonger les délais et les organiser après les législatives. Et ce plan là, nous l’avons perçu et nous montons au créneau pour dire à notre population que c’est un autre complot. Et rien que cela suffit pour que l’on marche le 11 décembre prochain.

Le ministre Gustave Sonon a dit que le dialogue est en préparation.

Ils nous ont reçus déjà avant la marche du 29 octobre. A la veille ou à chaque annonce de marche il y a de l’agitation au sommet de l’État. Nous étions donc dans le ministère. Mais il n’y a rien eu de concret. En ce moment-là, nous avions fait des points de presse pour en parler. On a vu la bonne volonté du ministre Gustave. Il se défend. Mais qu’est ce qu’il peut face à cette machine qui le dépasse ? Ce n’est pas le ministre Gustave Sonon.

Et c’est qui ?

Non. Celui qui a les cartes en mains, c’est le président de la république. C’est lui seul qui a les cartes en mains. Et aujourd’hui, nous disons que nous voulons prendre la maîtrise de ces cartes-là.

Avez-vous cherché au moins à demander une audience au Chef de l’Etat.

Pourquoi demander une audience ? Nous sommes des citoyens. Ce n’est pas une question d’audience. C’’est une question de débat public et de débat politique qui engagent la nation. C’est une exigence démocratique. Prendre le problème tel que vous l’annoncez, serait que nous serions demandeurs d’aumône. Non. Le dialogue politique est la sève nourricière de la démocratie. Quelqu’un qui se veut être démocrate, qui vient par les institutions et le dispositif démocratique, qui ne le comprend pas, n’est plus un démocrate. On n’a pas besoin de quémander. Le dialogue est la sève nourricière de la démocratie. Ne prenons pas le dialogue pour la négociation. C’est une erreur facile. C’est pourquoi le ministre Sonon dit : « Oui, nous sommes en train de préparer, c’est en cours ». Non. C’est une méconnaissance des choses. Le dialogue n’est pas la négociation. Le dialogue peut déboucher sur de la négociation. Mais quand vous gouvernez, vous êtes un père de famille. Mais parfois, l’enfant le matin vous lui demandez s’il se porte bien sans qu’il ne vous demande rien du tout. C’est cela un père de famille.

Mais à plusieurs reprises, Yayi Boni a montré sa bonne volonté !

La bonne volonté se traduit à travers les actes. Ce n’est pas à travers le discours, le dilatoire. La bonne volonté se matérialise et je vous dis qu’un président de la République n’est pas n’importe qui. Il est le seul dans la Nation à pouvoir appeler tous ces enfants autour d’une table pour que cela soit. Pourquoi il ne le fait pas ? Soit, il ne prend pas la juste mesure de la mission qui lui incombe, soit, il n’est pas du tout démocrate. Et en ce moment-là, je me pose la question sur son amour pour le pays, pour les femmes, pour les jeunes, pour les enfants du Bénin.

Selon vous, pourquoi Yayi Boni est réfractaire au dialogue ?

Je ne sais. Allez l’interroger de même que ceux qui sont autour de lui. Mais je sais par expérience qu’ailleurs, ceux qui ont manifesté ces signes, ce sont ceux qu’on a appelé des dictateurs. Pour ce qui concerne le Président Yayi Boni, je ne sais pas. Mais je sais déjà que ceux qui ont manifesté les mêmes signes par ailleurs et dans d’autres pays, on les appelle des dictateurs. Le Président Yayi Boni effectivement par certains de ses actes nous inquiète de ce point de vue.

Pour la marche du 11 décembre prochain, est-ce que vous avez pris les dispositions ?

On n’a pas besoin de rencontrer le préfet.

Mais, il faut respecter la loi !

Est-ce que le 29 octobre quelqu’un s’est inquiété ? Est-ce que quelqu’un s’est plaint par rapport à cela ? Nous sommes des démocrates. Nous sommes des légalistes. Le processus est en cours. Tout ce qu’on nous demande, c’est d’envoyer une lettre d’information à l’autorité civile. Parce que la marche aura lieu dans Cotonou et rien qu’à Cotonou, l’autorité civile jusqu’à nouvel ordre à Cotonou, c’est le Maire de Cotonou. La loi du Bénin y relative, nous demande, simplement, d’envoyer une lettre d’information à cette autorité civile.

L’avez-vous fait ?

C’est le 11. Nous sommes en cours. Les délais ne sont pas encore dépassés. Il y a des commissions qui s’en chargent. Que ce soit un peu plus tôt, qu’un peu plus tard, de toutes les façons, nous respecterons les textes de la République. Donc, nous n’avons même pas à aller rencontrer le Maire, nous n’avons même pas à aller rencontrer le Préfet, personne. La loi nous demande d’envoyer une copie de cette lettre d’information aux forces de sécurité publique, qui, en l’espèce, se trouvent être la police nationale. C’est ce que nous avions fait le 29, et pourquoi nous ne le ferions pas cette fois-ci ?

Au lendemain de votre sortie, il y a eu un Conseil des Ministres et la substance est que le corps électoral ne sera pas convoqué.

Oui, d’accord. On peut bien comprendre. Mais on pouvait faire autrement les choses. C’est le manque de dialogue qui crée le malaise. Le gouvernement comme tout le monde est dans l’incertitude de la fin des élections. Le Cos-lépi a tout le temps déplacé les dates. Ils nous ont dit le 17, mais tout le monde sait aujourd’hui que le 17, sera difficile. Alors, quand c’est comme cela, qu’est-ce que le Chef de l’Etat fait ? Il réunit la classe politique de façon urgente et puis on s’é coute. On essaie d’identifier les difficultés et de façon consensuelle on débouche sur la marche des choses. Quand on a fini de faire cela, le chef de l’État a un aperçu clair du reste du processus. Il sait désormais que par rapport à cela, on a réalisé un large consensus pour sortir d’affaires. A partir de cet instant, le lendemain, le Président de la République, eu égard aux fruits de ce dialogue, peut-être de ces négociations, peut même convoquer le corps électoral sans risque de se tromper. Mais à défaut de cela, vous comprenez leur embarras. Mais qui a fait qu’on ne peut pas convoquer le corps électoral ? C’est encore le gouvernement.

Mais le gouvernement dans son communiqué a justifié cela par l’indisponibilité de la Lépi.

Tout le monde nous demande d’aller nous déverser sur le Cos-Lépi. Au-delà de tout ce que je reproche au Cos-Lépi, il y a eu de l’amateurisme, ils n’ont jamais pu nous présenter un chronographe clair. Au-delà de tout ce qu’ils disent pour se défendre, ils ne sont pas défendables. C’est très clair. Mais, une précision. Ce n’est pas le Cos-Lépi qui est en train de faire la Lépi. C’est le Cnt qui est en train de faire techniquement la Lépi. Il est simplement à déplorer la grande immixtion des politiques. Quand des députés viennent parler sans même parfois maîtriser le contenu de ce qu’ils disent parce que c’est une affaire hautement technique, au-delà de déplorer ces choses-là, c’est le centre national de traitement qui est en train de corriger la Lépi. Mais vous savez que ce centre est composé des mêmes personnes qui ont mal fait la Lépi en 2011 ? Avec à sa tête celui qu’on appelle Chabi Kassim ? Ce n’est plus un secret aujourd’hui. Il est très proche du président de la République et du palais. On connaît son histoire. On sait là où il a travaillé par ailleurs. Et ces techniciens qui sont venus travailler dans la machine, on sait d’où chacun vient. Je ne dis pas d’où par rapport à sa région d’origine. Non. Par quel canal chacun est venu ? Tout cela, ce sont des choses connues désormais dans le pays. Donc c’est trop facile d’accuser le Cos-lépi. Je vous dis que j’ai beaucoup de griefs contre le Cos-lépi. Ce qui se passe aujourd’hui est un fondamentalement un problème de délai et de temps que le Cos-Lépi n’a pas. Donc, le fait de se déverser sur eux, ne changera rien. Les kits qui ont été déployés, on n’en a acheté 3000. Pourquoi les 3000 ne sont pas disponibles ? Beaucoup de kits défectueux. Mais qui a empêché qu’on fasse l’audit technique de notre base ? C’est encore les députés de la mouvance. Ce sont les députés qui, par la loi à travers le code électoral ont demandé qu’on ne peut pas faire l’audit du fichier électoral avant 2017. Si on avait fait l’audit technique, on aurait su depuis qu’il avait eu plein de kits défectueux et on aurait pu prendre les dispositions pour en louer peut-être à côté puisque tous les pays qui nous entourent en ont. Maintenant les kits sont défectueux, pourtant on a lancé l’opération et on a dit que c’est 10 jours. Voilà, là où j’aboutis sur l’incompétence du Cnt et des membres du Cos-lépi. on a eu l’impression que c’est au cours de l’action qu’ils ont réalisé qu’il ne pourrait pas avoir de kits pour tout le monde. Mais ces fautes techniques, de gestion de management, je laisse de côté, parce que la Cour constitutionnelle nous a dit qu’il faut la Lépi. Donc, dans mon subconscient et au niveau de la plate-forme, ce que nous estimons, c’est comment les aider à aller vite. C’est pour cela que nous avons fait un certain nombre de propositions, sachant par exemple que les kits devraient être insuffisants, on s’est dit qu’on va prendre les 16 ans et plus ainsi il n’aura pas trop de traitement des données. Mais, comme il n‘y a pas eu de dialogue, nous n’avons pas eu la loi dérogatoire avant et le processus a été lancé. Il y a pas mal de propositions que nous avons eues à faire, qui, auraient pu alléger un peu la situation. Cela dit, puisque c’est comme cela, on peut encore discuter aujourd’hui pour dire à peu près comment on va faire. Est-ce que la phase d’enregistrement qui est en train de finir aujourd’hui nous allons le déplacer de deux jours ? Et la classe politique s’entend rapidement sur cela. Quand on l’a fait combien de temps il nous faut consolider les données ? Nous avons dit par exemple que passée cette phase de l’enregistrement complémentaire, lorsqu’ils vont consolider les données au niveau du Cnt ils vont sortir une liste provisoire. S’ils nous sortent la liste provisoire, on va congédier le Cos-Lépi et la Céna va prendre ses responsabilités à partir de cet instant. Les Béninois qui, après cette liste provisoire ne vont pas se retrouver dans la base de données ou trouveront des erreurs sur leur identité, affectation arrimage par rapport au bureau de vote, la Céna va prendre directement cela en compte directement. Le centre national de traitement de ce point de vue, par rapport au fichier des 16 ans et plus, ce contrôle basculera vers la Cena et c’est elle qui va prendre ses responsabilités à partir de cet instant. Mais si nous ne discutons pas pour déboucher sur une loi dérogatoire, comment on peut le faire ? Un autre point clé, c’est qu’on a dit que celui que je vous ai décrit qui est le patron du Cnt aujourd’hui, il est le seul à détenir le code d’accès à la base de données. Nous estimons que ce n’est pas normal. Il faut le dessaisir de ce code.

Qui va le dessaisir ?

C’est la loi dérogatoire. Au-delà de cela et à défaut de dessaisir, qu’on lui adjoigne quelqu’un de l’autre camp pour la contradiction dans l’accès à la base de données. Mais quand il y a des questions aussi graves et que l’on joue au pourrissement, après, on passe derrière pour dire que c’est le Cos-Lépi. C’est la stratégie du bouc-émissaire et on connaît cette stratégie-là depuis 2006, dès la prestation de serment du président de la République. Voilà, ce pourquoi nous ne devons pas attendre le dernier moment. Que ceux qui disent qu’il faut le dialogue, le dialogue, c’est tout de suite pour commencer par éviter le scénario wahala. La marche pour ceux qui sont démocrates et qui aiment la paix, doivent pouvoir l’apprécier, puisque c’est ce genre de marche qui s’inscrit dans l’alerte précoce. Parce que si on alerte pas de façon précoce, après, c’est souvent tard. Je ne sais pas de quoi les gens ont peur

Tout à l’heure, vous avez qualifié le Cos-Lépi d’incompétent.

Je ne peux pas dire qu’ils sont incompétents. Mais à travers les actes, quelqu’un a beau avoir de la valeur, on peut dénoncer quelques actes d’incompétence. Disons cela comme cela. Parfois, il y a des fissures et on ressent des choses qui ressemblent fortement à de l’amateurisme.

Est-ce que vous croyez en votre âme et conscience en cette Lépi ?

Vous connaissez notre religion par rapport à la Lépi. Nous l’avons souhaité et demandé. Pour ce qui me concerne personnellement, je fais parti d’un bloc qui a beaucoup travaillé pour l’avènement de la Lépi. Nous avons même eu à marcher sur le Parlement pour réclamer la Lépi. Mais lorsque c’est allé au Parlement, les politiques se sont appropriées. La présidence de la République s’y est mêlée et le gouvernement. En son temps, nous avons dit au gouvernement de ne plus envoyer ses ministres parler de la Lépi. C’est contre productif. Mais, ils ont continué. Immixtion grave dans le processus. Cela a donné ce que cela a donné. Nous faisons partie de ceux qui pensent que si tout le monde était honnête et disposé qu’il y a quelque chose qui est faisable. Certains ont pensé le contraire. Parce que la Lépi, c’est le résultat issu d’un processus. Le processus, n’est pas la Lépi. Nous avons voulu tirer notre Lépi à partir du recensement national approfondi qui a ses règles techniques. Au Bénin, on a dit que ce recensement se ferait à part à travers trois phases. Je ne veux pas épiloguer sur cela. Mais nous savons tous que cela a été mal fait. Nous savons que tous les experts du monde nous disent qu’on ne peut pas entamer le processus en période pluie. Nous l’avions fait en période de pluie. Nous l’avons fait en période électorale. Mais malgré cela, nous pensons que si tout le monde était honnête, il est possible de tirer quelque chose de cette base de données, puisque qu’on le veuille ou non, il y a une base de données qui existe au Cnt. La base a pu avoir de mauvais grains, mais, techniquement, il est possible d’extraire de cette base de données, les pourritures. Mais pour ce qui concerne les communales, la question essentielle que le Cos lépi et le Cnt devraient s’évertuer à régler, c’est l’arrimage de chacun par rapport au Centre de vote qu’il a choisi. Si nous réussissons cela, nous allons diminuer les problèmes. il est vrai que la question des villages et quartiers administratifs a causé quelques problèmes, cela viendra à l’occasion des élections et autres, mais nous proposons au sein de la plateforme que ces élections nous servent de test, que ces élections communales nous servent s’audit participatif. Il aura des dysfonctionnements. Mais puisque nous sommes au niveau local et que ce sont les fils d’un même terroir qui vont s’affronter, on saura contenir les dégâts. Mais que juste au lendemain de cela, qu’on continue la correction. Donc, nous ne nous fixons pas pour dire qu’on ne peut rien tirer de la Lépi parce que si on le disait aujourd’hui, même les élections constitutionnelles seront concernées et seront mises en danger puisque cette déci Qu’il y a quelque chose qui est faisable. Certains ont pensé le contraire. Parce que la Lépi, c’est le résultat issu d’un processus qu’on appelle Lépi. le processus n’est pas la Lépi. Nous avons voulu tirer notre lépi à partir du recensement national approfondi qui a ses règles techniques. Au Bénin, on a dit que ce recensement se ferait à part à travers trois phases. Je ne veux pas épiloguer su cela. Mais nous savons tous que cela a été mal fait. Nous savons que tous les experts du monde nous disent qu’on ne peut pas entamer le processus en période pluie. Nous l’avions fait en période de pluie. Nous l’avons fait en période électorale. Mais malgré cela, nous pensons que si tout le monde était honnête, il est possible de tirer quelque chose de cette base de données, puisque qu’on le veuille ou non, il y a une base de données qui existe au Cnt. La base a pu avoir de mauvais grains, mais, techniquement, il est possible d’extraire de cette base de données, les pourritures. Mais pour ce qui concerne les communales, la question essentielle que le Cos lépi et le Cnt devraient s’évertuer à régler, c’est l’arrimage de chacun par rapport au Centre de vote qu’il a choisi. Si nous réussissons cela, nous allons diminuer les problèmes. il est vrai que la question des villages et quartiers administratifs a causé quelques problèmes, cela viendra à l’occasion des élections et autres, mais nous proposons au sein de la plate-forme que ces élections nous servent de test, que ces élections communales nous servent d’audit participatif. Il aura des dysfonctionnements. Mais puisque nous sommes au niveau local et que ce sont les fils d’un même terroir qui vont s’affronter, on saura contenir les dégâts. Mais il faut que juste au lendemain de ces échéances, qu’on continue la correction. Donc, nous ne nous braquons pas pour dire qu’on ne peut rien tirer de la Lépi parce que si on le disait aujourd’hui, même les élections constitutionnelles seront concernées et seront mises en danger. Si les sages de la Cour savaient ce qu’était la Lépi, ils n’auraient jamais osé prendre cette décision. Maintenant c’est passé et nous sommes devant le fait accompli. En tant que béninois, nous devons pouvoir gérer ce fait accompli. Et c’est ce qu’au niveau de la plate forme nous essayons de faire. Même au niveau de la plate-forme tout le monde n’était pas d’accord. Nous avons dû discuter afin de trouver le juste milieu. Nous essayons de faire. Ceux qui ne sont pas d’accord, nous les comprenons parce que quelque part le processus de la Lépi a été biaisé à dessein. Ceux-là sont fâchés. Nous leur disons Pardonnez. il y a la décision de la cour constitutionnelle qui est là et qui nous crée des difficultés. Essayons de contourner pour ne pas faire le jeu de ceux qui ont tout mis en œuvre pour nous coincer, sachant que de toutes les façons, l’épouvantail qui constitue cette décision existe et va nous empêcher d’avancer. Vous avez vu le gouvernement qui a très tôt commencé par dire « ce n’est pas moi, c’est le Cos-Lépi. Parce que le problème du gouvernement n’est pas l’organisation des élections. Le problème du gouvernement,c’est que, si nous échouons dans l’organisation des élections, qu’on ne puisse pas dire que c’est le gouvernement, que ce sont les autres. Mais, nous ne voulons pas que cela échoue. Voilà la différence entre les deux vues. Au niveau de la plate-forme, nous avons compris ce jeu. Le gouvernement veut se tirer d’affaires. Cela peut pourrir. Et c’est pourquoi vous avez vu les membres du gouvernement comment ils tirent sur le Cos-Lépi. Ils ne font pas de cadeau au Cos-Lépi. Ce jeu, nous l’avons compris. Je demande au peuple de ne pas accepter que les élections communales aient lieu avant les législatives.

Apparemment, la date du 17 décembre promise par Sacca Lafia est désormais hypothétique !

L’Honorable Ahounavoébla a sorti la date du 17 sans concerter ses pairs. Le autres ont dit, c’est une date qui est sortie, nous allons faire des efforts pour nous y conformer. Avec le cafouillage qui a précédé la phase de l’enregistrement complémentaire, vous comprenez très bien que nous avons quelques problèmes de temps et c’est ce que je disais depuis le début. Pour moi, même s’ils ne donnent pas le 17, ce n’est pas encore dramatique. Je ne veux pas donner de date ici mais ce n’est pas encore dramatique. De toutes les façons, qu’ils ne perdent plus une minute. Là, maintenant, l’enregistrement complémentaire doit finir aujourd’hui. Nous attendons le Cos-lépi pour savoir s’il va proroger la date où pas. Parce que quand vous sortez en ville il y a quelques attroupements auprès des kits. C’est aussi la faute des populations qui sortent toujours au dernier moment. Au sein de la plate-forme, nous faisons la propagande qu’il faut pour que les gens puissent sortir. Ce sont des propositions claires que nous faisons. Nous ne sommes pas des bellicistes.
Nous sommes des vigilants

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