La crise qui secoue la maison justice est loin de connaître son épilogue. Les récentes déclarations faites par le Président Ousmane Batoko ne sont pas du goût des magistrats. Ces derniers se disent d’ailleurs prêts à défier l’autorité.
« La grève de 72 heures que projettent de lancer les magistrats réunis au sein de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) sera maintenue. Ce ne sont pas les intimidations du Président Ousmane Batoko qui nous feront reculer ». C’est en ces termes que s’exprimait hier un magistrat membre de l’Unamab avec qui nous avons échangé sur les propos tenus par le Président de la Cour Suprême le mercredi 19 juin dernier en marge de la cérémonie de passation de charges entre les Présidents entrant et sortant de la Haute Cour de justice du Bénin. Pour ce magistrat, il est inconcevable que le Président Ousmane Batoko qui devrait constituer pour eux le dernier recours s’engage dans une logique d’affrontement et de surcroît dans un milieu inapproprié comme celui de la cérémonie de passation de service à la Haute Cour de Justice. Poursuivant ses observations, notre interlocuteur a été on ne peut plus formel. « Les magistrats ne se laisseront pas intimider. Cette époque est révolue depuis l’historique conférence des forces vives de la nation tenue en février 1990. Nous ne voulons qu’une seule chose : le respect de nos droits. Jamais nous n’avons revendiqué le droit de gestion de la carrière des magistrats. Reconnaissez -et c’est le bon sens qui l’autorise- que les mutations qui ont été faites récemment sont entachées d’irrégularités. Ce n’est pas à négocier. Nous sommes dans un corps particulier où celui qui est arrivé maintenant ne peut pas diriger celui qui était là avant lui. C’est un peu comme chez les militaires où on veut envoyer un gendarme diriger une compagnie de gendarmerie où il y a des adjudants, des lieutenants et autres », s’est indigné notre interlocuteur.