Dans le but de promouvoir le dialogue politique entre acteurs d’horizons divers et d’apporter une contribution significative aux débats publics sur les questions sociopolitiques et économiques au Bénin, la Friedrich-Ebert-Stiftung (Fes) a initié une rencontre d’échanges le vendredi dernier à son siège à Cotonou. Cette soirée débat a réuni quatre panélistes à savoir Reckya Madougou, Gaston Zossou, Léon Bio Bigou et Francis Akindès.
« Le régionalisme et l’urgence d’une cohésion sociale au Bénin ».Tel est le thème sur lequel ont porté les débats à la cinquième « soirée politique » organisée par la Fondation Friedrich Ebert vendredi dernier à son siège à la Haie-vive à Cotonou. Au cours de cette soirée, les quatre panélistes se sont prononcés sur les différents aspects du régionalisme. D’entrée, le Professeur Léon Bio Bigou, enseignant-chercheur au département de Géographie et Aménagement du Territoire à l’Uac, a affirmé qu’il y a des vertus pour la nation dans le régionalisme, mais c’est son aspect pernicieux qu’il faut incriminer. D’une part, il fonde son point de vue sur les différentes ressources économique et culturelle dont dispose chaque région et qui constituent des richesses pour la nation et d’autre part, il rejette son aspect pernicieux qui consiste à attribuer plus de privilège à sa région au détriment des autres. Abondant dans le même sens, son confrère Francis Akindès, enseignant-chercheur à l’Université de Bouaké la-Neuve, a reconnu que la répartition des ressources est vécue comme une inégalité sociale. Selon lui, on ne doit, en aucun cas, laisser les inégalités être gérées par des ingénieurs politiques qui l’utilisent à des fins stratégiques. De son côté, l’ancien ministre Gaston Zossou, homme politique engagé, trouve qu’à l’heure actuelle au Bénin, avec la pratique du régionalisme, « toutes les régies financières se trouvent aux mains des personnes issues d’une seule et même région ». Selon lui, c’est un système de gouvernance qu’il faut combattre pour éviter les discriminations entre « Nord et Sud ». Mais l’ancienne ministre, Reckya Madougou, tout en se basant sur le vécu quotidien, trouve que c’est dans le but de promouvoir l’unité nationale à travers la cohésion sociale et la solidarité que parfois, l’on est amené à faire la promotion régionale.
Pas de régionalisme sans solution
Et parlant de perspectives, les panélistes dans leur ensemble ont trouvé que la meilleure solution pour sortir du régionalisme doit commencer par l’éducation, la répartition équitable des ressources sans tenir compte des appartenances régionales et surtout permettre aux méritants d’accéder à des postes qui leur conviennent afin de sortir de l’instrumentalisation de la population et donc de la pauvreté. Pour les participants, la réussite aux concours, la nomination des cadres, les affectations des fonctionnaires et l’aménagement du territoire ne doivent plus se résumer aux affinités régionalistes.