Avec grande peine, les Béninois ont fini par s’accommoder au port du casque mais à leur manière. De sorte que le port du casque est pour certains un acte de protection ou de sécurité et pour d’autres, un simple défi à l’autorité. Mais contre qui, contre l’autorité ou contre eux-mêmes ?
Depuis que le port du casque a été rendu obligatoire au Bénin, on assiste à différents schémas en ce qui concerne le respect de cette prescription.
A la prise du décret rendant obligatoire le port du casque sur toute l’étendue du territoire béninois, les réactions, commentaires et supputations n’ont pas manqué, tellement les Béninois sont vite allés en besogne, vu la fertilité de leur intelligence.
A la faveur des phases de sensibilisation suivies de celles répressives, les Béninois, pour ne pas s’exposer aux amendes à payer, à la saisie de leur moto et au pire des cas aux coups de gourdins donnés sporadiquement par certains policiers, ont vite fait de rentrer dans les rangs. Il est important de rappeler que la prise de ce décret présidentiel n’est qu’une remise au goût du jour de celui pris sous l’autorité du grand Camarade de lutte, Mathieu Kérékou, au temps fort du marxisme léninisme.
Une fois la prescription devenue évidente après son entrée en vigueur, on ne pouvait que s’attendre à voir des citoyens donner le bon exemple dans le port du casque. Malheureusement, tel n’est pas le cas, du moins pour une bonne partie des motocyclistes dans les villes comme Cotonou, Porto-Novo. Si des citoyens conscients et vertueux ont compris la valeur du casque et la nécessité de son port comme un élément permettant de protéger essentiellement la tête lors de la survenue d’accidents de la circulation, tel n’est pas le cas de nombreux autres.
Pour ceux-là, porter le casque rime avec un acte de désobéissance, d’insoumission, d’insubordination, d’incivisme. C’est tout simplement un défi à l’autorité. Certains portent le casque à l’envers, d’autres mettent les casques de chantier, des casques de fortunes tandis que, certains n’attachent pas la ceinturette passant sous le menton pour le maintenir bloqué. Les schémas sont nombreux. Cette manière d’agir a cours à la barbe des forces de l’ordre assurant la sécurité publique comme si, ces manières de porter le casque mettaient en danger la vie des forces de l’ordre et non la leur.
C’est vrai, le port du casque n’a jamais garanti à 100% la sécurité d’un utilisateur ni protéger à 100% contre les différentes formes de blessures ou de handicaps pouvant arriver en cas d’accident en fonction de leur gravité. Dans ces cas, le port du casque permet de les atténuer. Au lieu de donner dans des inventions pour justifier la mise en application obligatoire de ce décret, il urge plutôt que ceux qui s’adonnent à ces pratiques inciviques dans le port du casque se ravisent.