Chantage, menace, et parfois même exécution de menace, les supérieurs hiérarchiques n’hésitent pas à user des «grands moyens» pour inviter leurs employés à une relation amoureuse. En milieu éducatif, notamment universitaire, le harcèlement sexuel continue et le fameux «pouvoir du bic rouge» que détient le professeur, reste à l’origine de certains échecs, contraignant encore des étudiantes à l’abandon.
User de sa position de supérieur hiérarchique pour exiger de son employé, précisément de sexe féminin, une relation amoureuse, est chose courante dans nos administrations. Ceci est un acte qui affecte surtout la gente féminine dans nos entreprises, universités et collèges pour la plupart. On se demande pourquoi celles-ci n’arrivent pas à dénoncer leur persécuteur ? Cette réticence est surtout liée au pouvoir que ceux-ci détiennent, notamment celui du « bic rouge » en milieu estudiantin. En milieu estudiantin comme scolaire, par exemple, le pouvoir du « Bic rouge » est exercé, surtout que là, la réussite de la victime dépend beaucoup plus de ce « calculateur » qui doit corriger les copies. Ce dernier peut attribuer la note qu’il veut à celle-ci et la faire échouer comme bon lui semble. C’est le cas de Mahoulé A. qui a dû reprendre la classe de quatrième par la faute d’un « rustres » qui ne prenait pas la peine de lire ses copies d’interrogations écrites ou de devoirs. Il lui donnait tout le temps de mauvaises notes puisque cette dernière ne cédait pas à ces avances malsaines. Il y en a dans le rang des jeunes filles qui n’arrivent pas à résister et qui se laissent facilement démontées par ces attaques. Celles qui acceptent de jouer le jeu, obtiennent souvent des points non pas par leur travail bien fait, mais en rétribution de cette bassesse. En somme, c’est du « coucher-utile », comme on le dit chez nous. C’est l’exemple de Princia H., étudiante en 2ème année de la Flash à l’Université d’Abomey-Calavi, qui a fini par céder à ce professeur d’université « vicieux » qui lui rendait la vie impossible. Pourquoi certains hommes harcèlent-ils autant les filles? Auraient-ils oublié leurs bonnes manières ? Ne savent-ils plus démontrer leurs galanteries pour séduire une jeune fille ? Certes, il y en a parmi les jeunes filles qui provoquent à travers leurs tenues vestimentaires et leurs positions indécentes. Mais ce n’est pas pour autant que les hommes ne doivent pas se maitriser. Ce n’est pas non plus une raison pour abandonner toute décence et toute bonne tenue, y compris le respect de leur propre personne. Aujourd’hui, il y a une loi qui condamne le harcèlement sexuel. Mais force est de constater qu’elle n’est pas encore bien appliquée, puisque dans les entreprises où un patron harcèle l’une de ses employées, il n’est guère réprimandé pour avoir exercé son pouvoir de supériorité avec abus, jusqu’à pousser sa victime, parfois à la démission. Si celle-ci est courageuse, elle peut porter plainte contre son chef, comme le lui reconnaît la loi. Mais, très peu de victimes du harcèlement sexuel prennent cette initiative. Il est à noter, un amer constat, qu’une fois à la justice, les poursuites sont souvent abandonnées contre le fautif, par défaut de preuves suffisantes. C’est peut-être le fait que la plupart de ces patrons « fautifs » sont soutenus par leurs relations et leur réseau, ce qui leur permet d’échapper à la justice, ou de faire échouer toute poursuite contre eux. C’est à croire que la femme n’a pas droit à une certaine justice et qu’elle doit se soumettre à tout.