Ayant tiré sa révérence le lundi 10 novembre dernier, l’abbé André Quenum sera inhumé ce jour. Mais dans l’après-midi d’hier mercredi 3 décembre, il a reçu au Centre Paul VI, siège du journal «La Croix du Bénin» qu’il a dirigé, les derniers hommages du personnel de l’Imprimerie Notre-Dame et du journal. C’étaient des moments de vives émotions marqués par des témoignages sur la vie du prêtre et journaliste audacieux qu’il a été.
Par Alain ALLABI
Sous la bâche dressée dans la cour du Centre Paul VI derrière la paroisse Saint Michel de Cotonou, est installé le catafalque sur lequel repose sans vie le corps du prêtre journaliste enfermé dans un cercueil blanc. Les visages sont graves et l’ambiance au recueillement, ponctuée de chants religieux et de diverses prières pour que Dieu daigne lui accorder sa lumière éternelle. Autour du personnel de « La Croix » soutenu par des représentants de la presse béninoise, les prêtres et les religieux et religieuses unissaient leurs voix pour implorer en sa faveur la miséricorde et la clémence de Dieu.Au chapitre des témoignages du personnel, Guy Dossou-Yovo, journaliste à La Croix, a dit la stupéfaction des agents à l’annonce de la mort brutale de leur directeur de publication. En effet, depuis ce fatidique lundi 10 novembre 2014, ils sont nombreux à croire que leur directeur était en congés et que l’annonce de sa mort était simplement une blague. Mais hélas, la triste réalité est confirmée par la présence de sa dépouille mortelle! La douleur est grande quand on sait tout l’engagement de l’homme de Dieu et communicateur pour la promotion de la démocratie, les droits de l’Homme et le développement intégral humain. Ses prises de position sur des questions sensibles engageant la vie de la nation ont été évoquées par Guy Dossou-Yovo pour rappeler son audace. Désormais, le personnel est convaincu de son absence mais ressentira sa présence dans les ateliers de l’imprimerie et à la rédaction de l’hebdomadaire catholique. Au nom de la presse, Franck Kpochémé, président de l’Union des professionnels des médias du Bénin(UPMB), a, dans son oraison funèbre, indiqué que la douleur est immense depuis la mauvaise nouvelle. Après avoir assuré au personnel éploré que la douleur n’est pas seulement la leur, le président de l’UPMB a salué le professionnel qu’a été le défunt. Il n’a pu passer sous silence l’attachement de l’abbé André Quenum aux préoccupations de la presse nationale. A titre d’exemple, il a rappelé qu’il tient beaucoup au renforcement des capacités des professionnels des médias, notamment de la presse écrite en faveur de qui il a initié récemment encore une formation en investigation. Une manière pour lui de contribuer tant soit peu à la résolution des maux qui minent la corporation. «La seule manière d’honorer ta mémoire, c’est de pouvoir continuer les oeuvres que as su bien entamer», a lancé Franck Kpochémé à la dépouille de l’abbé.Après les hommages, la dépouille mortelle du prêtre journaliste a été transférée à la paroisse Saint Michel puis à Saint Jean-Baptiste de Cotonou pour des hommages et les veillées de prières.