La polémique persiste au Bénin sur la tenue à bonne date des élections à cause de la non-disponibilité, jusqu’à ce jour de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Malgré cette incertitude, il y a, comme par le passé, de nombreux prétendants qui se préparent pour aller à l’assaut de la prochaine présidentielle. Des manœuvres régionalistes sont en cours pour semer la division au sein de la population. Mais, ces calculs politiciens pourraient se retourner contre leurs auteurs. Au Sud du Bénin, 12 noms défraient déjà la chronique et au Nord deux (2) personnalités sont pressenties comme probables candidats à la présidentielle 2016. Il s’agit pour le Sud, de Pascal Irénée Koupaki, Joseph Djogbénou, Mathurin Nago, Léhady Soglo, Eric Houndété, Célestine Zanou, Marie-Elise Gbèdo, Janvier Yahouédéou, Emmanuel Golou, Fernand Amoussou, Richard Sènou, Raphiou Toukourou. Au Nord, Abdoulaye Bio Tchané et Robert Gbian se préparent, indiquent plusieurs sources pour cette joute électorale. Aucun calcul politicien, régionaliste ou manœuvreen vue de diviser les populations béninoises, ne garantira la victoire aux camps antagonistes qui se préparent et qui sont en précampagne pour la présidentielle au Bénin. Des proches de Boni Yayi ont déclaré, tout convaincus que la désunion, la cacophonie et l’instabilité qui caractérisent le Sud-Bénin, depuis quelques années, pourraient encore une fois empêcher ces candidats de gagner les élections. « S’ils ne s’organisent pas, ils perdront encore les élections comme en 2006 et 2011 et même après le départ de Boni Yayi en 2016. L’entente, l’union et la solidarité des populations du Nord sont de grands atouts qui peuvent donner une nouvelle victoire à leur candidat ». Ces propos tenus par des citoyens acquis à la cause de Boni Yayi ont révolté des partisans de l’opposition et des adversaires du pouvoir. Ils promettent en conséquence de lutter et de mobiliser une grande majorité d’électeurs pour qu’ils prennent conscience qu’ils doivent cette fois-ci accorder leurs suffrages à l’opposition en vue de donner la chance à un candidat du Sud qui pourrait prendre le pouvoir. Débat Nord-Sud Cette logique ne doit pas prévaloir. Le prochain président de la République, qu’il soit du Nord ou du Sud, est Béninois. Et s’il arrive, depuis sa candidature, à gagner la confiance d’une grande majorité d’électeurs qui le portent au pouvoir, on doit l’accepter et l’accompagner dans sa mission. L’essentiel est qu’il ait le profil requis, une volonté politique et une vision pour le développement du Bénin. Le débat Nord-Sud n’a donc pas sa raison d’être et ceux qui s’aventurent sur ce terrain, courent le risque de perdre le soutien d’une frange importante des électeurs ou de la population béninoise et de faire échouer leur candidat. La première observation est que ces prises de positions et ces déclarations régionalistes sont dangereuses et constituent une menace pour la paix sociale et la démocratie béninoise. On doit également faire observer, sur la base des expériences passées, que ces pyromanes et va-t-en guerre se trompent et n’atteindront pas leurs objectifs qui est de diviser et de pousser les populations béninoises à l’affrontement pour gagner les élections. Le Bénin a réussi à organiser de manière pacifique toutes les élections depuis l’avènement de la démocratie dans le pays en 1990. Sans avoir l’intention de dire que tout est parfait au sujet de l’organisation des élections au Bénin, les contestations et certaines crises qui surviennent ont été souvent gérées de manière rationnelle et responsable afin d’éviter au pays la guerre civile ou autres conflits sanglants et meurtriers qu’on a déplorés et condamnés dans certains pays voisins. Supporters fanatiques et jusqu’au-boutistes Le mérite de cet acquis dont on doit se réjouir, revient d’abord aux populations béninoises qui ont donné la preuve de leur maturité et de leur patriotisme. Ce n’est pas une fin en soi, mais ce sont des acquis qu’il faut préserver pour consolider la démocratie béninoise. Il faut donc ramener à l’ordre et à la raison, certains candidats, leaders politiques et leurs supporters fanatiques, jusqu’au-boutistes ou extrémistes. Car ils continuent de croire ou de se nourrir d’illusions que leurs calculs et manœuvres régionalistes leur permettront de gagner les élections. Ceux qui parmi les présidentiables, travaillent dans le calme sans recourir aux mensonges, à la calomnie, à l’intoxication, à l’acharnement gratuit contre leurs adversaires et au régionalisme, sont en train de poser de vrais jalons qui pourraient contribuer à leur victoire aux prochaines élections. Quant aux agitateurs politiques ou pêcheurs en eau trouble, on devra leur dire que le mensonge et la division constituent l’arme des faibles et des mauvais perdants. Car ils ne manquent jamais d’arguments pour justifier ou contester leur échec aux élections. Ils sont, en vérité, responsables de leur débâcle et de leurs insuccès.