Du 9 au 11 décembre prochain, les Archives nationales auront 100 ans. Les manifestations entrant dans le cadre de la célébration de cet important évènement se dérouleront aussi bien à Cotonou qu’à Porto-Novo. C’est du moins les informations apportées à la presse nationale par le directeur des Archives nationales, Alphonse Labitan au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue dans les locaux de l’institution hier jeudi 4 décembre à Porto-Novo, pour faire un zoom sur le fonctionnement et les difficultés que rencontre cette structure qui collecte, traite et conserve les archives.
Par Sabin LOUMEDJINON
Un siècle dans la vie d’une institution comme les Archives nationales, ce n’est pas beaucoup, mais c’est important. Et pour que l’évènement ne passe pas inaperçu, la direction des archives nationales a décidé de mettre les petits plats dans les grands en concoctant un programme scientifique et culturel dont le but est de promouvoir les Archives nationales. Les évènements sont prévus pour se dérouler du 9 au 11 décembre prochain aussi bien à Cotonou qu’à Porto-Novo.Dans son introduction liminaire, le président du sous-comité scientifique d’organisation du centenaire des Archives nationales, Noureni Serpos Tidjani a donné des précisions sur l’évènement qui, dit-il, vise à servir de tremplin aux concitoyens pour s’intéresser aux archives. «Il faut que tout le monde participe à la fête», souhaite-t-il.Faisant l’historique des archives, le directeur des Archives nationales, Alphonse Labitan, a laissé entendre que les archives peuvent être considérées comme un grenier de l’histoire. Ce sont «les témoins authentiques et uniques de notre patrimoine historique, culturel et administratif», a-t-il précisé avant d’ajouter que l’origine des archives est étroitement liée à l’histoire de l’humanité. Car, les hommes à travers les siècles ont laissé des traces de leur vécu qui constituent, aujourd’hui des repères et des matériaux pour la reconstitution du passé. La pratique archiviste a été très tôt une préoccupation de toutes les sociétés humaines mais à des degrés variables selon l’époque et le milieu où l’on se trouve, révèle le directeur des Archives nationalesCette pratique en Afrique occidentale remonte à l’époque coloniale où la France a ressenti le besoin de centraliser l’ensemble des documents produits et reçus dans le cadre de la gestion et de l’administration de ses colonies. «Pour répondre à ce souci d’organisation des archives et surtout de planification des activités des institutions coloniales dans les différentes colonies, le gouverneur William Ponty a pris, le 1er juillet 1913, deux arrêtés instituant respectivement la création du gouvernement général de l’AOF, d’un dépôt d’archives et dans chaque chef-lieu de colonie. Celui du Dahomey ne sera fonctionnel qu’un an plus tard, en mars 1914.
Héritage
Le service des archives du Dahomey était le dépôt central des archives publiques de la colonie du Dahomey, précise le directeur des archives nationales qui rappelle l’une des dispositions de l’arrêté selon laquelle «le dépôt est appelé à recueillir, examiner, mettre en valeur, classer, inventorier et répertorier tous les documents anciens importants qui sont de nature à contribuer utilement à l’étude des questions historiques et administratives». Alphonse Labitan a précisé que la direction qu’il dirige aujourd’hui est issue de ce service dont elle a hérité le fonds le plus important de ses collections : le fond colonial ou le fond historique. Il est revenu sur les difficultés inhérentes au fonctionnement de cette structure qui, après sa ballade à travers plusieurs ministères, a fini par être logée sous la tutelle du secrétariat général du gouvernement.Intervenant à la conférence, le deuxième secrétaire général du gouvernement, Boco Kana Gaba, a exhorté chacun des compatriotes à contribuer à la réussite des évènements entrant dans le cadre de la célébration des 100 ans des archives nationales. Il a salué le travail abattu par la direction des Archives nationales pour sortir de l’ornière cette mine d’or inestimable que constituent les archives nationales.Au nombre des manifestations prévues pour le compte de la célébration du centenaire, figure entre autres une conférence inaugurale, un vernissage de documents d’archives sur le thème «100 ans d’histoire du Bénin :les archives témoignent», un forum national des archivistes du Bénin, des journées portes ouvertes, une réunion des directeurs des archives de la branche régionale ouest-africaine du conseil international des archives des jeux concours et une exposition itinérante dans les écoles, collèges et établissements universitaires sur toute l’étendue du territoire national.