Le Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) a autorisé la poursuite des opérations d’enregistrement complémentaire jusqu’au 7 décembre. Deux semaines supplémentaires accordées, mais est-ce que les attentes sont comblées ? La réponse est hésitante. En plus du manque d’affluence toujours noté, beaucoup de défaillances continuent de jalonner le processus. Un tour dans quelques centres d’enregistrement tirés sur le volet et le constat n’est pas très réconfortant.
Centre de vote non loin de la base militaire d’Abomey-Calavi. Il sonne 10 heures. L’affluence est visible. Les populations se déplacent pour consulter les listes ou se faire enregistrer. Les opérateurs kits s’attellent à les servir. De loin, on a l’impression que tout va dans le meilleur des mondes. Mais à s’intéresser un peu au déroulement, on se rend compte que ces jeunes agents suent en raison des multiples cas qu’ils sont appelés à résoudre chaque jour. Pour Edouard H., l’un des agents rencontrés, les cas sont de plusieurs ordres. D’abord, il affirme qu’il y a des citoyens qui ont en leur possession les cartes d’électeurs mais qui, curieusement, ne retrouvent pas leur nom sur les listes affichées et non plus dans les kits. La seconde catégorie est celle des citoyens ayant pris part à l’audit participatif mais qui ne retrouvent pas leur nom sur les listes affichées. Très remontés, ils déversent leur fiel sur ces agents obligés de les ménager. Pour le Chef du centre, certains choisissent de partir pour ne plus jamais revenir. Mais il y a, ajoute-t-il, les plus tempérants qui acceptent de reprendre l’enregistrement et sont réintégrés dans la base. « Au nombre de ceux qui sont partis et qui ne sont plus revenus, on en compte au moins une centaine. Nous sommes obligés de les suppléer carrément afin qu’ils se fassent enregistrés », a-t-il déclaré. Dans un autre centre de vote situé dans la même commune, des citoyens ont abandonné l’opération parce qu’ils n’ont pas retrouvé leur nom sur les listes affichées alors même que ces noms figurent dans les kits. Pour certains agents rencontrés sur les lieux, la persistance de ces cas s’explique par l’inexistence de conseil communal de traitement tel que prévu par les textes. Le rôle de ces conseils, selon les textes, est de recueillir les plaintes des agents par communes, les étudier et les renvoyer au Centre national de traitement qui les corrige au fur et à mesure. Au niveau de la commune d’Abomey et d’autres communes, ce conseil, selon les déclarations des agents, est quasi inexistant. L’autre problème soulevé par les agents, c’est la défaillance au niveau des opérations de sensibilisation. « Certains citoyens viennent et nous demandent ce que nous faisons. D’autres n’ont rien fait depuis le début et n’en savent pas grand chose. Il a manqué de sensibilisation », ont-ils déclaré. A tout ceci s’ajoutent l’insuffisance, l’inexistence ou la défaillance des kits à certains endroits. Ces difficultés ajoutées au manque d’entrain noté au niveau de certaines populations qui traînent toujours les pas, il semble que le cocktail des problèmes est bien élaboré et on s’attend à écouter la même ritournelle de 2011 : « Tout le monde ne pourra pas être pris en compte ». Le Cos-Lépi à moins de 3 jours de la fin de la prolongation, est-elle sûre d’avoir recueilli le maximum de citoyens ? Est-elle sûre d’avoir aplani toutes les difficultés liées à cette opération ? L’énigme est entière.