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Supposé dialogue avec la classe politique:L’opposition dit non au folklore
Publié le samedi 6 decembre 2014   |  actubenin


Bruno
© Autre presse par DR
Bruno Amoussou, Président de l’alliance Union fait la Nation (Un)


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Le dialogue, comme le définit « Le Petit Robert 2015 », « est un contact et une discussion entre deux parties à la recherche d’un accord, d’un compromis ». Les mots associés à une telle définition sont : concertation, négociation, pourparler. A force de vouloir ignorer cette définition et de vouloir transformer le dialogue politique en cirque, le chef de l’Etat vient d’essuyer le refus catégorique des partis de l’opposition : les partis et association membres de la plate-forme, le Prd…Quant à la Rb, elle continue de vouloir le beurre et l’argent du beurre…


Aujourd’hui, Yayi Boni se retrouvera seul face à ses militants. Ou du moins, face à des spectateurs venus, pour la plupart, servir de « décor » comme le dirait Lazard Sèhouéto. Tout au plus, le président de la République sera entouré de ses laudateurs. C’est-à-dire ses « obligés » de Force cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe).

Instrumentaliser l’opposition.

Le président de la République ne sait pas encore qu’il faut changer la lame. Il ignore que tout le monde le connaît aujourd’hui. Après huit ans d’amusement de galerie, il ne se rend pas compte qu’il est, de plus en plus, seul et que tous les Béninois le connaissent parfaitement. Conséquence, ses discours et ses plans à la c…sont désormais déjoués rapidement.
Avec son « machin-truc » de dialogue, comme le dirait l’autre, Yayi Boni voulait, une fois encore, jouer au Maradona alors que le jeu est terminé et qu’il devrait désormais préparer « méthodiquement la vie après la présidence » comme le lui conseillait le président Soglo. Mais non. L’objectif du président Yayi est tout autre. Son schéma est clair : Faire venir l’opposition ; tenir un langage conciliateur ; se faire filmer par l’Ortb et autres. Et diffuser abondamment en insinuant que lui, Yayi Boni veut du dialogue mais que c’est l’opposition qui dit niet. C’est juste l’objectif du monologue qu’il préparait. Avec sa communication outrancière, il aurait pu faire avaler la pullule à l’opposition.
Hier donc, la plate-forme était dans les locaux du Mcri. Il sonnait seize heures. D’un coté, les Fcbe représentées par Dègla, Chabi Sika, Nahum, Hountondji et Azatassou (qui somnolait en permanence) et, de l’autre, la Plate-forme représentée par Affo Djobo, Sindete Denis, Guy Mitokpè, Séraphin Agbaoungbata et Lazare Sèhoueto. Entre les deux délégations, un ministre qui se dit Mcri (99,99% des Béninois ne connaissent pas ce sigle), mais qui cache très mal son affiliation à la Fcbe, le parti Etat des temps modernes. Le Prd a dit niet à l’invitation et n’était donc pas à la rencontre. L’essentiel se résume en ceci : Pas question de discussions. « Tout le monde au palais demain », semble dire le ministre. Quel est l’objet de la rencontre de demain, demande la plate-forme. « Vous le saurez demain », répond le ministre, entre deux coups de fil passés à son Président-maître. Pour le ministre, la plate-forme devrait se rendre au palais et écouter la diatribe de Yayi Boni. Un point, un trait.

Ignorance du mot dialogue

Les membres de l’opposition présents se rendront à l’évidence d’une chose : les Fcbe et le ministre dit Mcri ignoraient totalement le sens du mot « Dialogue ».
Patiemment, comme des instituteurs s’adressant aux élèves tarés et bornés, les membres de la plate-forme durent improviser une leçon sur le mot dialogue. Méthodiquement et avec la patience d’un enseignant du primaire, ils firent comprendre que le mot dialogue implique forcement deux camps. Chaque camp dit ce qui le préoccupe. Ensemble, ils s’entendent pour trouver un terrain d’entente sous forme d’un accord. Et, c’est lorsque cet accord est trouvé que les deux parties se rendront au palais de la République pour annoncer, de façon solennelle, l’accord ainsi trouvé. Les membres de Fcbe remuèrent la tête tout comme s’ils comprenaient quelque chose.
Dans ce cas précis, rappelèrent les membres de la plate-forme, on a le Pouvoir qui est représenté par le ministre et les Fcbe, et en face, l’opposition dont voici les revendications :
- L’organisation à bonne date des élections communales et législatives.
- Le retrait de l’Assemblée du projet de loi portant révision de la constitution.
- Le respect des droits civiques et politiques
- L’arrêt immédiat de la politique faisant prendre à l’Etat des engagements qui nuiront, plus tard, à l’économie, notamment les nouveaux engagements que l’Etat veut prendre et qui sont plus défavorables que ceux signés avec Benin control.
- L’accès équitable des citoyens aux médias de service public.
Quelles sont les préoccupations du pouvoir et de ses « obligés » Fcbe ? Motus Bouches cousues. Ni Azatassou, ni personne ne pouvait répondre. Le bon sens aurait voulu que le Pouvoir se retire et donne une autre date à laquelle les réponses seront données. Mais non ! Ce que voulait le ministre et ses sbires, c’est que les membres de l’opposition viennent aujourd’hui s’abreuver des mensonges du chef de l’Etat afin de donner caution à toutes ses dérives.
Ce que voulait le Pouvoir, comme le dira Lazard Sehouéto, c’est que l’opposition serve d’enjoliveur aux belles paroles sans lendemain du chef de l’Etat. Ou encore, que les membres de l’opposition servent de décor au chef de l’Etat pour son cinéma qui dure depuis huit ans.
Pour l’opposition, le dialogue politique se prépare hors caméras et en dehors du palais de la Présidence. C’est lorsqu’un terrain d’entente est trouvé qu’on s’y rend, de façon solennelle pour donner la bonne nouvelle.
Pour Lazare Sehouéto, en se comportant ainsi, le gouvernement et les Fcbe « refusent le dialogue et veulent faire du folklore ». « L’heure n’est plus au folklore », dira Affo Djobo. Si le gouvernement et son chef veulent se donner en spectacle, qu’ils invitent alors les spectateurs habituels qu’ils payent gracieusement », dira un autre.
Voilà pourquoi, la plate-forme refuse de donner caution à une entreprise de niaiserie dont le seul but est de mentir au peuple comme cela se fait depuis huit ans.
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