La réalisation de la Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) telle qu’elle est conduite aujourd’hui avec beaucoup de ratés rend incertaine la tenue prochaine des élections municipales, communale et locales à bonne date.
La prolongation sans fin à laquelle joue le COS/LEPI respecte un calendrier secret connu des politiques mais qu’on cache au peuple.
Il existe un calendrier secret que partage toute classe politique avec le gouvernement pour ce qui concerne la tenue effective des élections locales au Bénin. Les dindons de la farce dans ce jeu hautement politique demeurent la population.
Ce qui oppose les partis politiques soutenant les actions du pouvoir en place et ceux de l’opposition rejoints par la société civile est la prééminence de deux élections en vue. Il s’agit des élections locales et celles législatives.
Pour la mouvance au pouvoir, il n’est plus possible d’organiser les locales. Il faut, si on doit s’en tenir au délai constitutionnel pour l’organisation d’une consultation électorale, passer rapidement aux législatives avant tout.
Les communales dont l’organisation est hypothéquée par le retard accusé dans la réalisation de la LEPI, devront passer au second plan, bien sûr après les législatives.
Cette vision tient de la recomposition actuelle de la classe politique au pouvoir, c’est-à-dire les FCBE en profonde déconfiture à l’Assemblée nationale.
La majorité acquise au parlement est en train de basculer de l’autre côté.
Le bureau de l’Assemblée nationale autrefois majoritairement favorable au pouvoir est réduit comme une peau de chagrin. Deux députés apparemment, restent encore fidèles à Boni Yayi ; les autres ayant déserté le forum.
Dans cette optique, il va falloir revoir les choses, de manière à reconquérir cette majorité perdue. Mais pour ce faire, il faut une mandature, la présente ayant rompu les rangs. Et pour cette classe au pouvoir, il faut donc passer rapidement aux législatives, histoire de s’assurer de cette majorité avant tout.
Ce que ne veut pas le camp d’en face, c’est-à-dire les opposants voire la société civile. De leur côté, ils jouent à tous les jeux et veulent arracher à cette majorité variable, beaucoup d’éléments. Pour eux en effet, les élections communales, municipales et locales leur permettraient de gagner le pari de la prochaine majorité à l’Assemblée nationale. C’est pourquoi ils tiennent d’abord à ces élections à la base avant celles législatives.
En clair, c’est la prééminence de l’une ou l’autre des deux élections qui préoccupe et non la réalisation rapide de la LEPI. La réalisation de cette liste ne sert que d’alibi pour justifier la position des uns et des autres.
On tire sur la ficelle, rien que pour parvenir à des fins politiques inavouées. Et la LEPI se retrouve dans cet engrenage politique nourri d’arguments secrets. Le vrai combat se trouve à ce niveau du débat. Laquelle des deux élections passera en premier ? Et c’est notre fameuse LEPI qui en fait les frais.
La stratégie utilisée est de tirer sur les choses, de manière à rapprocher le délai des législatives, quitte à ajourner les communales, municipales et locales pour après les consultations législatives.
Les deux camps politiques béninois tiennent chacun à ce calendrier alternatif, et le peuple médusé, au centre, est dupe.