Au cours du Congrès exécutif du mouvement politique baptisé Forces unies pour une renaissance de la démocratie (Furd), le samedi 6 décembre 2014 à la Maison des jeunes de Djègan-Kpèvi à Porto-Novo, l’ex-ministre des Finances et de l’Economie, Adidjatou Mathys, s’est prononcée sur le dossier Programme de vérification des importations, Nouvelle génération.
« ...Bien de choses se racontent sur ce dossier Pvi. Mais certains qui parlent allègrement de ce dossier sur les écrans des télévisions savent à peine de quoi ils parlent.
Puisque chacun de nous, responsable à divers niveaux, aura à rendre compte devant l’histoire, je voudrais juste tirer mon épingle du jeu en cours en rappelant simplement qu’avant que le gouvernement n’assène le coup de grâce au Pvi en 2012, les réalisations mensuelles de recettes douanières atteignaient et dépassaient même les prévisions.
Ceci est vérifiable auprès des services du ministère en charge des Finances. Il ne s’agit pas d’un secret encore moins un secret d’Etat. Face à ce dossier encore pendant devant la Cour commune de justice et d’arbitrage de l’Ohada (Ccja), bien de Béninois ont encore raison d’avoir des craintes pour les caisses de l’Etat.
La sentence définitive n’est pas encore tombée, mais le gouvernement a pris une option malgré l’alerte donnée par un groupe de députés. Le gouvernement a fait l’option : celle d’attribuer le marché afférent au Pvi à d’autres opérateurs.
Mais, dans ces conditions, une obligation incombe désormais au gouvernement. Celle de tout mettre en œuvre pour éviter la condamnation de notre pays au versement de dizaines de milliards de francs Cfa à l’opérateur Bénin control Sa. Si, par malheur, la condamnation est prononcée, alors les Béninois seront en droit de demander des comptes à leurs dirigeants et à son chef, en particulier, ou même de régler ses comptes… ».
Adidjatou Mathys est enfin sortie de son silence au sujet du dossier Pvi. Le sujet était inscrit en point d’honneur de l’ordre du jour du Congrès du Furd, tenu samedi 6 décembre 2014. Adidjatou Mathys présidente d’honneur du mouvement, a d’entrée de jeu dénoncé les attitudes de Yayi Boni, son ancien patron, dans la gestion de ce dossier. Comme attitudes malveillants, Adidjatou Mathys évoque la trahison et la mauvaise foi du chef de l’Etat. « Le gouvernement a agi pour faire mal à l’opérateur économique Patrice Talon. Tous les opérateurs économiques qui subissent la terreur du régime ne méritent pas cela. », a manifesté Adidjatou Mathys.
Par ailleurs, elle estime que la politique cotonnière, les élections, la Lépi et le dialogue sont en panne parce que le chef de l’Etat pratique l’instrumentalisation des institutions du pays, et la division des forces politiques. Face à cette situation, l’ex-ministre Adidjatou indique comme solution le recours à des alternatives citoyennes pour replacer le Bénin dans le concert des Nations démocratiques. Selon elle, il faut puiser, dans le sang de chaque béninois, l’énergie nécessaire pour restaurer au Bénin, les vraies valeurs et la vérité. Face à cela, conclut-elle, il faudra à tout prix empêcher que le vice prenne le dessus sur la vertu.
Soutien de l’opposition au combat de Mathys
Au nombre des personnalités politiques présentes à ces assises figurent la présidente des femmes baromètre Karimou Rafiatou, Candide Azannaï, Eric Houndété, Mahougnon Kakpo, Antoine Déchénou, Valentin Aditi Houdé, Gaston Zossou. Ces dernières ont, tour à tour, réitéré leur attachement à l’enracinement de la démocratie. Abordant les élections, elles n’ont pas fait dans la dentelle pour dénoncer le hold-up organisé par Yayi Boni. Candide Azannaï a fait savoir que le Président Yayi Boni n’est jamais resté dans le schéma de l’organisation des élections. Ils ont appelé le peuple à la vigilance pour bouter Yayi Boni dehors. Soulignons qu’à l’issue du congrès, un bureau de 31 membres a été élu au terme des travaux. Il est présidé par Semiou Mohamed Chitou.