Le President Boni Yayi a présidé en personne ce vendredi 5 décembre 2014 au Palais de la Marina, la séance de dialogue politique avec la classe politique nationale. Principal sujet abordé, l'achèvement du processus de correction et d'actualisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lepi), en vue de l'organisation diligente des prochaines élections.
L'appel du Chef de l'Etat à l'union sacrée pour sortir de l'impasse électorale actuelle a reçu un écho favorable auprès de certaines formations politiques. Réunis ce vendredi à la salle des ambassadeurs du Palais de la République, plusieurs leaders politiques, notamment de la majorité présidentielle ont réfléchi avec les responsables du Conseil d'orientation et de supervision de la Lepi (Cos-Lepi) et de la Commission électorale nationale autonome (Céna) pour trouver une issue à la crise électorale persistante. Pour le Ministre en charge des relations avec les institutions Gustave Sonon, cheville ouvrière de la rencontre, cette session du dialogue politique marque la volonté du gouvernement de rechercher, ensemble avec les acteurs politiques, les responsables d'institutions et ceux en charge des questions électorales, le modus operandi approprié pour faire avancer le processus électoral et rassurer les populations.
Deux communications ont meublé les travaux. La première, présentée par Sacca Lafia, président du Cos-Lepi, a permis de faire le point du processus de correction et d'actualisation de la Lepi. A en croire ce dernier, la phase d'enregistrement complémentaire, initialement prévue pour s'achever le 23 octobre dernier est à sa deuxième prolongation. Jusqu'au 30 novembre, regrette-t-il, seulement 40% de la population cible ont été enregistrées, contraignant le Cos-Lepi à une nouvelle prolongation jusqu'au 7 décembre. Les deux principales étapes restantes, à savoir le dédoublonnage et la consolidation des données prendront environ un mois, ce qui laisse entrevoir la fin du processus vers mi-janvier. La deuxième communication présentée par le Président de la Céna Emmanuel Tiando est relative aux travaux préparatoires des élections communales et législatives proprement dites. Après la conférence budgétaire qui a permis d'arrêter le budget des communales et des législatives à la somme de plus de 13 milliards de francs, la Céna a élaboré une feuille de route qui suit son cours normal, rassure-t-il. La mise en route du processus électoral n'attend que la mise à disposition de la Lépi, indique-t-il.
En définitive, les débats ont été très riches et édifiants, de l'avis du Ministre Sonon, faisant la synthèse des travaux. Tributaire de la disponibilité de la Lépi, la date de la tenue des scrutins communal et local ne peut être convenablement fixée à cette étape du processus. Pour qu'ils soient organisés avant les législatives, il s'avère indispensable de recourir à une loi dérogatoire pour réduire certains délais contenus dans le code électoral de 2013. Le verrou des 21 jours pour un nouvel affichage de la liste pourrait être sauté de même que les 60 jours francs entre la disponibilité de la Lépi et le jour du scrutin pourraient être réduits à 45 jours, ce qui équivaudrait à un gain substantiel de temps de 36 jours. D'où la nécessité d'un consensus politique national, ce d'autant que le protocole additionnel de la Cedeao interdit toute modification de la loi électorale six mois avant les élections, si cette modification n'est pas consensuelle. S'agissant des législatives et tenant compte des délais légaux, les différentes simulations indiquent l'organisation du scrutin au plus tard le 26 avril 2015, afin de se conformer à la prescription constitutionnelle du 15 mai, date impérative pour l'installation d'une nouvelle législature.
La main tendue du Chef de l'Etat aux forces de l'opposition
Le Président Boni Yayi a salué le sens de responsabilité des participants et l'esprit constructif qui a gouverné les débats. Pour lui, la présente session du dialogue politique n'a pas vocation à épuiser tous les sujets. Elle est surtout dictée par l'urgence que constituent les élections, un véritable baromètre du jeu démocratique. Le cadre ainsi créé doit être maintenu, renforcé et amélioré, insiste-t-il, pour favoriser un dialogue inclusif et porteur de réelles avancées. À l'endroit des forces politiques de l'opposition qui se sont désolidarisés du processus, Boni Yayi lance un appel afin qu'elles s'associent à la dynamique ainsi créée pour apporter leur contribution et faire du dialogue politique un véritable creuset d'échanges fructueux en faveur de notre jeune démocratie. Il a instruit le ministre en charge des relations avec les institutions aux fins de prendre toutes les dispositions idoines pour créer les conditions de leur participation à ces échanges. "Notre peuple a les yeux rivés sur nous et attend les élections", conclut le Chef de l'Etat.