«Nous n’avons pas attendu Dakar avant d’annoncer notre départ du pouvoir en 2016. Nous l’avons dit et répété devant le Pape, à la maison Blanche, à l’Elysée, à l’Union africaine… ». Ainsi déclarait le Président Boni YAYI le vendredi dernier, à l’occasion de la concertation souhaitée par le gouvernement avec toutes les franges de la classe politique béninoise.
On peut y lire, une allusion faite au débat sur la révision de la Constitution. En effet, Boni YAYI est accusé depuis qu’il a introduit au parlement, le projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990, de chercher à s’éterniser au pouvoir. Les articles abordant la limitation du nombre de mandats présidentiels et l’âge requis, a-t-il promis, dans le cadre de cette révision, ne seront pas touchés. Il l’a d’ailleurs rappelé dans la suite de son intervention du vendredi. Il entend ainsi rassurer, les nombreuses voix qui lui prêtent des intentions cachées. Mais depuis un bon moment, le débat n’est plus au niveau de la révision des articles limitant le nombre de mandats présidentiels. Le scénario sénégalais est de plus en plus craint. C’est-à-dire, l’idée d’une nouvelle .
République qui naîtrait après modification de la Constitution. Ce qui ramènerait le compteur de mandats présidentiels à zéro. Ce scénario est d’autant plus craint que l’actuelle Cour Constitutionnelle avec sa composition et certaines de ses décisions, est taxée de partiale par une bonne partie de l’opinion. Même ses décisions prises récemment pour déclarer inconstitutionnels des propos ou adresses de certains citoyens invitant Boni YAYI à briguer un troisième mandat, n’ont pas suffi pour rassurer et mettre en confiance l’opinion, et faire cesser la crainte du scénario sénégalais. Cet état de choses, devrait inspirer Boni YAYI à retirer son projet de révision de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 de la table des députés, afin de faire baisser la tension politique dans le pays. Mais à l’observation, Boni YAYI continue d’insister pour convaincre de sa bonne foi. Il tient à son projet (puisqu’il ne l’a jamais retiré). Négligeant de ce fait, le vrai débat qui au-delà de la révision des articles limitant le nombre de mandats présidentiels, regroupe aussi la crainte du scénario sénégalais. Et sur ce fait, il est bien difficile avec la crise de confiance généralisée entre les acteurs politiques, que l’on puisse parvenir à une entente pour une quelconque révision.
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