« Je me garde de me prononcer sur les agissements de ce député, ainsi que sur la décision rendue par le collègue du Tribunal de Parakou, décision que je considère d’ailleurs comme un acte ordinaire de sa fonction de juge qui est de dire le droit et de rendre justice sans considération aucune de la qualité des justiciables.
Je veux simplement rappeler que l’immunité parlementaire qui se dédouble en l’irresponsabilité et l’inviolabilité parlementaires n’est pas un privilège cosmétique visant à instaurer une impunité totale aux députés. C’est donc en vain que le député condamné cherche à se confectionner un bouclier contre la sentence judiciaire prononcée contre lui. C’est également en vain que certaines personnes décident de prendre d’assaut le Parlement de mon pays, pensant échapper à des poursuites pénales, relativement à leurs dévoiements contre la loi. Le Parlement est l’institution centrale de la démocratie. Il représente la société dans toute sa diversité et incarne la volonté du peuple. Il est donc normal que les parlementaires, dans le cadre de leurs fonctions, soient protégés contre les mesures d’intimidation venant du pouvoir politique ou même des pouvoirs privés. L’indépendance même de l’Institution en dépend. Mais cela ne confère aucune impunité totale et ne transforme pas les députés en des super-citoyens dans la société, nul n’étant au-dessus de la loi. Au demeurant, la mission d’un Parlement est de faire que les bons citoyens soient tranquilles, que les mauvais ne le soient pas et non d’aider un citoyen, fut-il député, à échapper à une sentence judiciaire. N’oublions-le jamais : la société est bien gouvernée quand les citoyens obéissent aux magistrats et les magistrats obéissent aux lois ».
Suite à la disparition du professeur
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