Depuis hier, la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers n’est plus en mesure de servir tous ses produits aux usagers. Le gas-oil, n’est plus dans les pompes. Est-ce une autre crise ou une situation conjoncturelle ?
« Un directeur pour ça ? », a pu se demander un client déçu d’avoir parcouru plusieurs stations-service sans la moindre goutte de ce liquide précieux des moteurs diesel. Cette question intervient en ce moment où il est difficile pour notre société nationale qui vient d’accueillir un nouveau gérant, qui plus est un qualiticien, de fournir du carburant, du moins du gas-oil aux véhicules.
Un tour dans la ville de Cotonou, et même dans la ville capitale Porto-Novo hier, nous a permis de nous rendre à l’évidence de cette triste réalité qui fait dire que la SONACOP est un récidiviste.
A Porto-Novo comme à Cotonou, il est quasi impossible de s’approvisionner en carburant. Notre équipe a sillonné une dizaine de stations-service et a fait l’amer constat : « Vous perdez votre temps. Ne continuer même plus à en perdre davantage car aucune station n’est en mesure de vous servir », se désole un pompiste, presqu’en courroux.
A vrai dire, la SONACOP parait comme une handicapée parce ne disposant plus de l’un de ses produits les plus consommés par les usagers de la route, surtout les gros porteurs. Serait-elle en deçà de ses capacités à disposer en quantité suffisante du gas-oil ? Connaitrait-elle la même situation que celle ayant débouché sur l’arrestation de l’un de ses directeurs ?
Et pourtant, un conseil des ministres avait annoncé, à notre grand soulagement, non seulement la nomination enfin d’un directeur absent depuis des mois ; ce qui avait obligé à la constitution d’un organe présidentiel de crise dirigé par la Directrice de Cabinet civil du Président de la République, mais aussi et surtout, l’engagement du gouvernement à solder toutes les créances que les banques ont sur cette unité commerciale nationale. Si cela avait été ainsi, qu’est-ce qui expliquerait encore que l’on en vienne à déplorer une quelconque pénurie pendant que le secteur de l’informel lui ravit une très large part de sa clientèle et lui livre une sérieuse concurrence presqu’insoutenable par l’envahissement du marché ?
Le tout nouveau Directeur ne doit pas nous habituer seulement au verbiage de « soutien indéfectible du chef ». Il devrait déjà nous proposer ses mesures qui atténuent la rigueur et la violence de la concurrence déloyale de l’informel « Kpayo ». Mais nous voilà encore à retomber dans le même travers de gestion peu prospective de la société SONACOP.
Ses « riches expériences » dans le suivi des projets d’Etat devraient aussi l’aider à nous sortir des dédales et autres situations labyrinthiques d’une gestion approximative. Le mal à la SONACOP, à l’analyse, est très profond. Et il faut courageusement prendre la décision qu’il faut pour arriver à bout de ces crises cycliques qui ne promeuvent pas la vision de développement tant prônée çà et là.
Car, le carburant, c’est une denrée de première nécessité pour les hommes et les services, publics comme privés.
Ou bien, c’est une trompe l’œil dont a hérité notre prolixe Directeur ? Un machin ou a-t-on mis dans ses pommes de main du charbon ardent et incandescent ? Mieux, voulait-on combler un vide car « la nature a horreur du vide » ?
La SONACOP, nous donne encore à jaser interminablement. Changeons donc la donne au moins !