La course pour la présidentielle de 2016 a déjà commencé. C’est un secret de polichinelle. Des présidentiables occupent le terrain comme ils peuvent, en attendant l’affrontement direct.
Leurs activités sur le terrain trahissent leurs intentions. Avant une déclaration officielle de candidature, des présidentiables pour 2016 sont depuis quelques mois actifs sur le terrain. Sur l’ensemble du territoire national, ils partent à la rencontre des populations, des autorités religieuses et têtes couronnées. De réels nids de voix à conquérir pour assouvir ses ambitions en 2016. Le Général Robert Gbian, les ministres Abdoulaye Bio Tchané et Pascal Irénée Koupaki sont, pour le moment, ceux qui s’illustrent dans cet exercice. Ils se chassent et se croisent sur le terrain. Une campagne précoce qui ne dit pas son nom. Tout ceci sans que l’un ne s’intéresse à l’autre. Du moins à priori. Les poses de pierre d’un futur chantier local, soutien à un fils d’un terroir, incitation à se faire enregistrer sur la liste électorale, tous les arguments sont bons pour s’approcher des populations et exposer sa vision pour le Bénin qu’ils veulent diriger après Boni Yayi. C’est le cas de l’ex premier ministre de Yayi qui était récemment dans le plateau à Pobè. Pascal Irénée Koupaki est allé échanger à bâtons rompus avec ses concitoyens. Koupaki leur a expliqué le fruit de sa réflexion depuis qu’il a quitté le gouvernement, une expérience qu’il regarde aujourd’hui avec beaucoup de recul et qui lui permet d’analyser les problèmes du pays et d’identifier les vraies racines des maux. Principalement, il pense que les Béninois doivent adopter des comportements qui favorisent le développement à travers des valeurs à cultiver à tous les niveaux. Il faut, selon Koupaki, commencer par aimer le pays, cultiver la fraternité, donc abandonner l’individualisme, le régionalisme, la haine, la calomnie, la méchanceté. L’ex premier ministre invite les Béninois à s’engager sur cette nouvelle voie qui fera du Bénin, un pays où règne la prospérité.
Les médias pris d’assaut
En plus des descentes sur le terrain, les présidentiables pour 2016 gardent aussi leur présence dans les médias, surtout sur les réseaux sociaux. Abdoulaye Bio Tchané a exprimé certaines de ses visions sur la radio Rfi le week-end écoulé. Un homme visiblement prêt à exercer le pouvoir d’Etat et bien. L’homme semble avoir appris la leçon de son échec en 2011. Le Général Gbian ne cesse d’appeler, par les réseaux sociaux, ses compatriotes à lui faire confiance. Il entend gérer autrement. En tout cas pas comme ce que les Béninois connaissent aujourd’hui. La lutte est engagée. Mais elle est pour le moment amicale. La période après les législatives, risque d’être moins amicale entre eux. D’ailleurs, certains candidats déclarés tels que Victor Topanou, Me Joseph Djogbénou, annoncent déjà les couleurs. Pour eux, un candidat sans parti politique ne devrait avoir l’ambition de gérer un pays comme le Bénin. Il faut avoir milité politiquement. Des remarques qui ne seront certainement pas prises à la légère par certains de leurs concurrents à la course à la Marina.
Grégoire Amangbégnon