Deux marches, notamment celle des opposants (la Plate-forme des forces démocratiques et le Prd) et celle des partisans du pouvoir en place (les fous du roi) à encadrer pour éviter les heurts et débordements. C’est le défi qu’a relevé hier, avec professionnalisme, les forces de sécurité publique. En effet, sur instruction du Directeur Général de la police nationale, le Contrôleur général de police Louis Philippe Houndègnon, les disciples de Saint André ont joué avec brio leur partition. Même les manifestants des deux blocs politiques antagonistes en sont arrivés à apprécier le professionnalisme qui a caractérisé l’encadrement des différentes marches à Porto-Novo. D’ailleurs, il ne pouvait en être autrement. Car, c’est une première qu’à la veille des marches, les forces de sécurité publique se soient entretenues avec les organisateurs de la marche sur les mesures sécuritaires. A l’occasion, des consignes sécuritaires fermes avaient été données aux marcheurs. Le résultat est qu’hier à Porto-Novo, l’unanimité a été faite que notre police ne sait pas faire que de la répression et qu’elle est avant tout républicaine.
A César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Il faut tirer un coup de chapeau à la police qui, si elle n’est pas instrumentalisée, peut se mettre véritablement au service du peuple et de la démocratie. C’est d’ailleurs le vœu de tous les Béninois épris de liberté, de paix et de démocratie. Ce jour à Cotonou, la police aura comme à Porto-Novo, un nouveau défi à relever. « Etant donné qu’il y a encore des marches programmées pour le 11 décembre 2014 à Cotonou, nous voudrions demander à tous les marcheurs d’observer les mêmes consignes sécuritaires pour que la réussite de l’encadrement observé à Porto-Novo soit rééditée à Cotonou. Ce serait à l’actif de tous », a d’ores et déjà averti le commissaire Topanou. La balle est donc dans le camp des marcheurs. A eux de démontrer qu’ils peuvent, de façon pacifique, se faire entendre et du coup, montrer à ceux qui en doutent que la classe politique béninoise est assez responsable et qu’il ne sert à rien d’empêcher l’expression plurielle. La Constitution du 11 décembre 1990 n’a-t-elle pas consacré la libre expression et la démocratie ? Ce ne sont pas les marcheurs du Prd, de la Plate-forme et les fous du roi qui diront le contraire.
Le Commissaire Topanou à propos de l’encadrement de la marche :
« …observer les mêmes consignes sécuritaires pour que la réussite de l’encadrement observée à Porto-Novo soit rééditée à Cotonou… »
« …Vous venez de constater comme moi qu’il y a eu dans la ville Capitale, Porto-Novo ce jour 10 décembre 2014, deux gigantesques marches que la police et la gendarmerie nationale ont encadrées de main de maître et il n’y a eu aucun incident. Toutes les deux marches se sont déroulées normalement. Et cela est à l’actif non seulement de la police et de la gendarmerie, mais surtout des organisateurs dont les sympathisants et autres éléments ont suivi les consignes sécuritaires à eux donnés par les forces de sécurité publique au cours des rencontres préparatoires. Les autorités de la police et de la gendarmerie, je veux citer le Directeur général de la gendarmerie nationale, le Directeur général de la police nationale, le Ministre de l’intérieur, de la sécurité publique et des cultes, le Chef de l’Etat, ont été très fermes envers nous. Les forces de sécurité publique doivent accomplir leur mission de façon professionnelle pour l’expression plurielle de la manifestation des libertés publiques. C’est ce à quoi vous avez assisté avec nous. Etant donné qu’il y a encore des marches programmées pour le 11 décembre 2014 à Cotonou, nous voudrions demander à tous les marcheurs d’observer les mêmes consignes sécuritaires pour que la réussite de l’encadrement observée à Porto-Novo soit rééditée à Cotonou. Ce serait à l’actif de tous. La police, la gendarmerie, les forces de sécurité publique ont leur mission régalienne, ont leur mission républicaine qu’elles doivent accomplir et la réussite sans heurts de ces missions participe de la paix publique, de la sécurité et du dialogue social prônés par le Chef de l’Etat. C’est pourquoi nous invitons les uns et les autres, tous ceux qui doivent marcher à observer les consignes sécuritaires… ».