Cotonou - Plusieurs milliers d’opposants ont marché jeudi à Cotonou pour réclamer la tenue d’élections municipales, tandis que des milliers d’autres Béninois manifestaient sur un autre itinéraire en soutien au régime du président Thomas Boni Yayi, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les parcours des deux cortèges ne se sont pas croisés, aucun incident n’a été signalé.
Les partisans de l’opposition, qui réclament depuis plusieurs semaines l’organisation d’élections municipales et cantonales, initialement prévues en 2013 et repoussées sine die, avaient déjà marché la veille à Porto-Novo, la capitale.
"Si le pouvoir est incapable d’organiser les élections qu’il le dise et le peuple prendra ses responsabilités (...) trop c’est trop" a déclaré à l’AFP Stanislas Houngbédji, membre de la Plateforme des Forces Démocratiques, à l’origine de cette marche.
Les municipales et cantonales, qui devaient se tenir en mars 2013, avaient été reportées à cause de retards dans la mise à jour de la liste électorale permanente informatisée, la Lépi.
Ce fichier électoral, utilisé pour la première fois lors de la présidentielle de 2011, avait été très critiqué par l’opposition, qui accusait le pouvoir d’avoir laissé sur le carreau "plus d’un million d’électeurs" (un chiffre énorme, dans un pays qui compte moins de 10 millions d’habitants),
principalement dans les zones qui lui étaient hostiles.
Aucune nouvelle date n’a été communiquée depuis pour la tenue de ce scrutin. Et la liste électorale n’a toujours pas été corrigée, en vue des autres échéances électorales à venir. Des élections législatives sont notamment prévues pour mars 2015.
Plusieurs milliers de partisans de M. Boni Yayi ont également manifesté dans le calme, jeudi, pour afficher leur soutien au pouvoir en place.
"Ce qui s’est passé au Burkina ne peut pas se passer au Bénin (...) Nous sommes un pays qui respecte les règles démocratiques" a déclaré à l’AFP le
député Rachidi Gbadamassi, partisan de M. Boni Yayi.
M. Boni Yayi est accusé par l’opposition de vouloir changer la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat lors de la présidentielle de 2016.
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