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Le Matinal N° 4496 du 12/12/2014

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Protection de la mafia cotonnière : Le Ministre-Pasteur, le Service de Renseignements et Bako
Publié le vendredi 12 decembre 2014   |  Le Matinal


Le
© Autre presse par DR
Le port de Cotonou


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Yayi Boni voue une confiance aveugle à son ministre-pasteur. Celui qui sait, sans doute, lui faire les meilleurs prêches anti-Talon qu’il aime, mais des prêches assurément en faveur des 4P. Il sait le convaincre que si le 3ème mandat est perdu, il faut laisser les Pasteurs, Parents et Palais du Président continuer de bouffer le coton, n’importe comment, dans les intrants, dans les balles, dans les graines, dans tout.


Le ministre-pasteur est le gardien de la citadelle judiciaire sur laquelle il peut, à tout moment, adresser ses instructions pour jeter des innocents en prison en leur faisant porter les péchés, non pas d’Israël, mais les péchés des 4P. En bousillant leurs vies, leurs carrières et leurs familles. Mais oubliant que tôt ou tard, la mafia payera sa facture. Cash. François Compaoré, frère de Blaise Compaoré, le nomade du désert, savait-il que sa maison serait, l’instant d’un clin d’œil, mise à sac et ses chéquiers, slips et talismans exposés sur Facebook ? Il ne savait pas, mais c’est arrivé.

Yayi Boni voue aussi une confiance bête à son patron des services de renseignements. Ce jeune dont la compétence et le désintéressement sont tous faux. Il n’a pu empêcher ni Patrice Talon, ni le juge Angelo Houssou, ni tous les autres poursuivis du pouvoir de sortir du pays. Et parfois même, de revenir en toute liberté lorsque l’opinion a fini de savoir que les plans d’arrestation étaient de grotesques montages, des canulars. Il aurait été en fonction à l’époque du Général Mathieu Kérékou, que ni Cissé, ni Hamani Tidjani n’auraient jamais été arrêtés. Eux pourtant, tout le monde est convaincu de leur culpabilité. Mais, ceux qui ont connu la prison aujourd’hui, qui doutent encore de leur innocence ? Personne !

Le patron des renseignements ne sait endormir Yayi qu’avec un seul somnifère : Talon. Bako a-t-il laissé pourrir 11.000 tonnes de coton graine et 80.000 tonnes de graines de coton ? C’est Talon. Bako a laissé se perpétuer les vols de balles au Port de Cotonou ? C’est Talon. Bako a-t-il été incapable d’effectuer des placements internationaux qui permettent de maintenir le prix d’achat du coton graine aux producteurs à 265 FCfa ? C’est Talon. La presse dénonce-t-elle tous ces actes de mauvaise gestion qui assassinent le coton et la Sonapra ? C’est encore Talon qui paye les journalistes pour dire ce que tout le monde voit et sait. Pourtant, Yayi tient son Ortb et sa Haac d’une main de fer. Bako ne commet aucune faute de gestion. Il est victime des coups de Talon. Parce qu’il est le seul à être contre Talon. Parce que peut-être aussi, il est le seul de la filière coton à avoir connu la filière coton lorsque Talon n’était plus au pays.
Mais tout le monde sait que le jeune patron des services de renseignements a ses agents au Port de Cotonou. Rien que pour surveiller les balles de coton. Payé officiellement par la Sonapra de Bako. Et officieusement peut-être aussi. Pourtant, dans ce port, on vole tous les jours des balles de coton. Lui, il n’a pas cru devoir convaincre Yayi de faire interpeller les quatre exportateurs suspects et le représentant local du receleur international de balles de coton, tous dénoncés depuis 2013 par un rapport technique de la Sonapra. Et, dès que Bako est menacé ou critiqué, il court à son secours. Quel est son prix pour ce job ? Combien de millions par jour ou par unité de secours ou de fiche adressée au boss ? Personne ne croit plus que ses plaidoyers sont désintéressés. Ce jeune a son avenir désormais derrière lui…

A. T.

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