Une nouvelle preuve vient encore de confirmer l’innocence des agents de contrôle incarcérés depuis des mois à la Prison civile de Cotonou. Au moment où ils y croupissent, un client international de la Sonapra annonce qu’il a reçu, à destination,des containers accusant 99 balles volées !Sans surprise pour nous, puisque nous n’avons eu de cesse de pointer un doigt accusateur sur la mafia des 4P de Yayi : les Pasteurs, Parents et Palais du Président connus du Dg Sonapra Idrissou Bako et du Dgpn Philippe Houndégnon depuis 2013, mais qui continuent de voler la République dans l’impunité la plus arrogante. Puisque le pays est leur propriété jusqu’en avril 2016, rien ne les inquiète. Ces balles de coton, ce n’est pas comme l’argent des épargnants d’Icc Services. C’est pour eux !
Ce qui est à la fois extraordinaire et désolant pour le coton béninois, c’est que tout le monde sait aujourd’hui que malgré l’incapacité notoire du Dg Bako à gérer la Sonapra et l’image internationale du coton béninois, il a la confiance de Yayi Boni. Parce qu’il protège convenablement les intérêts des 4P. Autrement dit, les intérêts de Yayi lui-même, par les 4P interposés. Sinon, comment comprendre que depuis 2013, un rapport ait nommément cité quatre sociétés béninoises aux exportations suspectes et un receleur international du nom d’Isis Commodities dont le représentant au Bénin est connu ? Comment comprendre que ces quatre sociétés et le représentant de ce receleur n’aient jamais été interpellés par la police et que l’auteur de ce rapport ait été administrativement sanctionné et poursuivi au pénal par la justice pendant que d’autres innocents croupissent en prison ?
Tissu de coïncidences troublantes
Dans le cas de flagrant délit constaté au début du mois d’octobre dernier et qui a permis l’arrestation du sieur Landjohou Marconi, il était évident que ce multirécidiviste dans les vols de balles travaillait pour des intérêts protégés autour de Yayi. On croyait que ce cas alors constaté sur les opérations de la société de transit Sogétrac du sieur Djima Fataï serait le dernier. Erreur, puisque la nouvelle plainte que vient d’adresser, à la Sonapra, un acheteur international victime de 99 balles volées, porte encore sur des opérations du même transitaire Sogétrac, avec comme contrôleur la société Wakefield Inspection Service (Wis). Fait curieux, bien que cette société eût été identifiée et dénoncée en 2013 comme celle sur laquelle pèse le plus grand nombre de balles volées au cours de la campagne 2012-2013, la première conduite par le gouvernement, cette société Wis a vu son contrat de services renouvelé par le Dg Sonapra pour la campagne 2013-2014 et ses prestations autorisées malgré la récidive constatée en flagrant délit.
Mais un fait plus encore curieux et qui nous fonde à dénoncer la responsabilité personnelle du Dg Sonapra, c’est que le Dg de cette société Wis, le sieur Anicet Lègba, serait encore le Représentant au Bénin de la société Isis Commodities, receleur des conteneurs de balles volées et exportées en fraude à partir du Port de Cotonou. Simples coïncidences malheureuses ou preuves d’une nébuleuse bien huilée avec des complicités actives ? La réponse nous paraît évidente puisqu’à ce jour où des agents de contrôle incarcérés continuent de clamer leur innocence, c’est l’agent de contrôle de Wis et le Dg de la même société, le sieur Lègba, de surcroît représentant local du receleur international, qui sont en liberté et qui poursuivent, à ce jour, leurs relations d’affaires avec Idrissou Bako et la Sonapra. Cet état de choses couvertes par la bénédiction du Président Yayi Boni qui a renouvelé sa confiance au Dg Sonapra, vient une fois de plus nous convaincre que la priorité numéro un du chef de l’Etat, ce n’est pas le développement, la performance et la crédibilité des exportations de coton du Bénin, mais l’alimentation de ces réseaux mafieux.
Vive les Voleurs … à bas Talon !
Un transitaire très remonté par les perversités de ce dossier a déclaré ne pas comprendre comment, « depuis de longues années et plusieurs campagnes passées, nous assurons les exportations de la Sonapra sans jamais avoir enregistré de cas de vols de balles, alors qu’on n’avait dans le Port, ni militaires pour assurer la sécurité, ni tiers-détenteurs gardiens des stocks et témoins de nos opérations. Pourtant, ils sont rémunérés à grands frais par la filière… » A ce constat, nous ajoutons qu’une telle image du Port de Cotonou, portant sur les exportations du seul produit de rente du Bénin, a de quoi inquiéter quand on sait que notre Port est le plus grand bénéficiaire des financements des compacts du Millénium challenge account, notamment en ce qui concerne le volet sécurisation. Car un port ou un aéroport où vos bagages ou marchandises peuvent être aussi facilement volés sans garantie de leur intégrité jusqu’à destination, est par définition, un port ou un aéroport à bannir par tout usager ou investisseur international, sauf si le Gouvernement, de façon responsable, affichait son engagement à mettre les trafiquants hors d’état de nuire. Ce qui n’est pas le cas de Yayi qui jette des lampistes en prison en laissant la pègre continuer de jouir et de paître.
Que fera donc Yayi face à ce nouveau cas de vol ? Va-t-il nous faire croire que son Dg chouchou Idrissou Bako est qualifié pour arrêter une incurie qui se développe depuis 2013 ? Si tel était le cas, les vols perpétrés en 2013 auraient été les derniers. Car, dans ce dossier comme dans tous les autres où l’incompétence, les contre-performances et la mauvaise gestion de la Sonapra ont été constatées et décriées, Bako n’aura reçu que le soutien des hommes du Palais et des services de renseignements,toujours prompts à indiquer au Chef de l’Etat que tout ce qui se passe, se constate et se dénonce, est du fait d’un seul homme : Patrice Talon ! Or, tout le monde sait que ce dernier, lui-même victime par le passé des mêmes vols de balles, a eu l’idée géniale d’effectuer ses conteneurisations à partir d’un terminal externalisé, celui d’Allada. Mais comme il appartient à Talon, Yayi a lancé le slogan « tout sauf Allada ! ». Et ses 4P et autres voleurs de balles ont répondu en chœur : Amen !