Les Renaissants ont aussi marché jeudi dernier dans Cotonou pour demander l’organisation des élections. Ils ont voulu montrer qu’ils épousent la cause du peuple. Faut il leur faire confiance ?
Comme annoncé dans la presse, la Renaissance du Bénin (Rb) a fini par rejoindre la Plateforme des Forces démocratiques. Jeudi dernier, ses responsables ses sont pavanés dans les rues de Cotonou aux côtés du Parti du Renouveau démocratique (Prd), des forces sociales et d’autres forces politiques pour réclamer l’organisation des élections au Bénin. C’était pour eux l’occasion de prendre leur distance avec le gouvernement ; un gouvernement avec lequel ils avaient pactisé pourtant.
« Nous ne vendrons pas notre âme pour un plat de rôtis, pour un poste ministériel ; il s’agit de la démocratie, il s’agit de l’Etat de droit. Le Bénin est en danger et toutes les forces démocratiques doivent se retrouver pour parler d’une seule voix », a laissé entendre le président de la Rb, Léhady Soglo.
Et de poursuivre : « La Renaissance du Bénin est un parti profondément attaché à la démocratie et à l’Etat de droit. Lesquels sont la quintessence des orientations politiques fondamentales dégagées par l’historique Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990 et approuvées par le peuple béninois dans notre Constitution du 11 décembre 1990. Et la démocratie et l’Etat de droit, c’est avant tout la libre expression de la volonté du peuple dans toutes ses formes, notamment à travers l’organisation d’élections libres, transparentes et à bonnes dates ».
Une position très opportuniste, ont analysé certains observateurs. Une lecture bien fondée puisque depuis les dernières élections générales chaotiques, les Renaissants ont rejoint la majorité au pouvoir. Ils ont occupé de juteux postes au gouvernement et accepté les compromissions odieuses contre le peuple. C’était aussi pour eux une véritable couverture pour continuer à gérer en toute tranquilité la mairie de Cotonou. Dans ce mariage avec le pouvoir de Yayi Boni, ils ont pu obtenir de postes au sein des organes stratégiques. On en veut pour preuve la nomination de Noëlie APITHY comme Secrétaire Exécutif Permanent de la Commission Electorale Nationale Autonome (SEP/CENA) lors des Conseils des ministres des 25 et 27 novembre dernier. C’est un poste qu’ils ont longtemps convoité. Et comme ils ont fini par tout conquérir pour les leurs sous Yayi, ils ont décidé de retourner leur veste. Les Renaissants sont des opportunistes car ils savent que le régime est décrié aujourd’hui et que leur partenariat avec Yayi risque de leur coûter très cher lors des prochaines élections.
On sent qu’il n’y a jamais eu convictions dans leur acte. Alors que l’Union fait la Nation venait en 2011 de se faire voler sa victoire, Léhady Soglo et sa clique n’ont pas hésité à l’abandonner en négociant avec Yayi Boni. Aujourd’hui également, ils n’ont pas hésité à trahir le gouvernement alors qu’il traverse une mauvaise passe. La Rb a toujours trahi et restera le parti des opportunistes. Personne n’est dupe. Les déclarations du jeudi dernier de Léhady Soglo ne sont que des paroles d’un politique calculateur. Et heureusement, les populations de Cotonou commencent à comprendre ce jeu trouble.
