Les villes de Porto-Novo et de Cotonou ont été marquées la semaine dernière par des marches pacifiques. Pendant que les forces de l’opposition et les organisations de la société civile manifestaient pour exiger l’organisation des élections locales, communales et municipales, les Forces cauris pour un Bénin émergent (la coalition au pouvoir) exprimaient leur soutien au Président Boni Yayi et à son gouvernement. Cette situation n’est que l’expression du malaise que traverse le pays depuis quelques mois. Selon les responsables des forces de l’opposition,la prochaine marche sera dirigée vers la Présidence de la République, si le Gouvernement ne se décide pas à satisfaire à leurs revendications.
Les rues étaient noires de monde les 10 et 11 décembre 2014, respectivement à Porto-Novo et Cotonou. La marche pacifique a été initiée par la plateforme des forces démocratiques en collaboration avec d’autres formations dont le Parti du renouveau démocratique (Prd), la Renaissance du Bénin (Rb) et des organisations de la société civile.
Leur principale revendication concerne l’organisation des élections locales, municipales et communales qui devraient se tenir depuis l’année dernière. Outre les questions électorales, c’est pratiquement le ras-le-bol contre le pouvoir qui a été déversé dans les rues. Même les femmes des marchés et les conducteurs de taxi (zémidjan) ont abandonné leurs activités pour se joindre au mouvement.
L’impression générale affichée par les porteurs de banderoles et de pancartes est que le pays va très mal et la démocratie en danger.
Pour contrer le tableau sombre affiché par les forces de l’opposition, le pouvoir à travers les Forces cauris pour un Bénin émergent, a aussi initié une marche parallèle. Ces manifestants qui sont habitués à des mouvements, à travers le pays, ont exprimé une fois encore leur soutien au chef de l’Etat et à son gouvernement. Mais leur mouvement est loin de camoufler le malaise que traverse le pays sous le régime du changement, au cours des huit dernières années.
Après le mouvement des forces de l’opposition et des organisations de la société civile, le Gouvernement envisage d’initier cette semaine une rencontre inclusive avec l’opposition en vue de désamorcer la crise. Mais en cas d’échec, les organisateurs du mouvement du 11 décembre n’excluent pas d’organiser un autre
pour marcher sur la Présidence de la République en vue de contraindre le Gouvernement de Boni Yayi à écouter la voix du peuple.