La fin d’années dans l’Administration publique rime avec les opérations de réformes généralisées. Tous les ministères s’y accommodent et l’on se demande si c’est justifié d’entreprendre de vendre biens, meubles et divers équipements systématiquement à la fin de chaque année ?
Un tour dans les différents services d’Etat et le constat est là, patent et très frappant. Tous les biens jugés comme tels sont vendus et l’Administration se dépouille de tous ses biens meubles et autres équipements. Cette année encore, n’en fait nullement exception. Des véhicules de deux, quatre roues et des mobiliers de bureaux sont bradés.
Ces biens jugés soit amortis, soit vieux sont vendus non hors du circuit administratif mais aux agents en activité dans les unités du service public.
La pratique consiste à demander à chaque agent, surtout les « chefs », de se prononcer par rapport au changement ou à la conservation des biens dont ils ont le contrôle. Ceux-ci, par « patriotisme » peuvent à loisir décider de se débarrasser de ces biens. Ils doivent aussi et en même temps exprimer leur volonté de les acquérir au prix voulu par les services financiers.
Lorsqu’il est question de les vendre, alors le nouvel acquéreur peut être encore celui qui a décidé de s’en débarrasser.
Alors des prix hasardeux sont fixés, et l’Administration se dépouille de ses biens ayant connu quelque détérioration ou jugés comme ayant servi pendant des années.
Généralement, cette opération permet deux choses : elle appauvrit l’Administration parce que les biens ainsi vendus le sont largement en-dessous du prix d’amortissement. Ainsi, il se trouve parfois que des meubles achetés et qui n’auraient pas répondu au goût de l’utilisateur peuvent disparaitre par ce biais quand bien même ils n’auraient pas atteint l’âge d’amortissement.
Dans d’autres cas, cette opération ennoblit et enrichit les DRFM et tous ceux qui se situent dans le circuit financier administratif. Premièrement, des négociations sont fignolées et qui aboutissent à des bradages purs et simples.
Deuxièmement, cette opération permet aux DRFM (Directeurs des ressources financières et du matériel) de lancer de nouvelles commandes par simple Bons de commandes et non par le circuit labyrinthique et lourd des passations des marchés publics.
A vrai dire, cette opération de réformes organisée et généralisée à la fin de chaque année dans l’Administration publiques appauvrit l’Etat à un double point de vue. Il perd le bien et perd de l’argent dans l’acquisition injustifiée de nouveaux biens meubles et autres équipements.
Des voitures disparaissent par le biais de cette réforme et des mobiliers atterrissent illégalement dans des maisons privées, surtout des chefs qui se disent fatigués d’utiliser les mêmes effets sur deux ans voire un an.
La saison des réformes dans l’Administration publique contribue largement à appauvrir doublement l’Etat, par le bradage des biens et l’acquisition de nouveaux dont la nécessité n’est pas résolue.