Le Fonds national de la microfinance (Fnm) a tenu le vendredi dernier sa 6ème journée annuelle au palais des congrès de Cotonou. Ces assises ont été une occasion pour les experts invités d’échanger sur le Mobile Banking et la Finance participative.
Le Fonds national de la microfinance (Fnm) n’a pas dérogé à la tradition. Il a tenu le vendredi dernier dans la salle bleue du palais des congrès devant un parterre d’invités de marque sa sixième journée annuelle. « Cette initiative qui porte sur le bilan des activités et les perspectives du Fonds national de la microfinance, répond à l’obligation de transparence et de compte rendu qui constituent des exigences majeures de la nouvelle gouvernance au Bénin. Elle permet de soumettre à une appréciation critique d’experts venus du reste du monde, les efforts du Bénin en matière d’appui au développement de la microfinance », a expliqué Jean Comlan Panti, Directeur général du Fnm.
Pour Victoire Dogbé, ministre togolais du développement à la base, de l’artisanat et de la jeunesse, cette journée permet de célébrer la microfinance. Elle a félicité le peuple béninois et son chef pour cette initiative qui a inspiré le Togo et l’a poussé à créer en janvier 2014, le Fonds national de financement inclusif. A l’en croire, la microfinance est un outil qui permet aux bénéficiaires de se prendre en charge afin de s’insérer économiquement dans la société. Pour Marie-Laurence Sranon Sossou, ministre de la microfinance, de l’Emploi, de l’Entrepreneuriat des Jeunes et des Femmes, cette journée permet de consolider les acquis de la microfinance.
A l’en croire, un petit prêt ou un compte épargne peut faire de la différence au niveau d’une famille à faible revenu. Raison pour laquelle, la microfinance doit être en mutation pour s’adapter à l’évolution du temps. A cet effet, des communications portant sur les deux thèmes de cette journée à savoir Mobile Banking et la finance participative ont été meublé les travaux.
Mobile Banking, un circuit hors de celui classique
Le premier panel modéré par Corine Riquet et constitué de plusieurs experts s’est penché sur Mobile Banking. Pour Aminata Touré, expert, le Mobile Banking peut être considéré comme un circuit hors de celui classique et utilisant les Technologies de l’information et de la communication pour son fonctionnement. Mais ce nouveau service n’est pas encore entré dans les habitudes des populations car, c’est un marché nouveau mais très dynamique. Il faut donc les sensibiliser, les former mais aussi les protéger pour qu’elles ne regrettent pas l’avoir utilisé.
Pour les communicateurs, il faut disposer d’une réglementation claire pour le bon fonctionnement du secteur avec des acteurs qui connaissent réellement ce qu’ils font pour que le développement économique puisse profiter à tous. Brice Houndonougbo, Directeur de Mobile Money à Mtn Bénin, après avoir présenté le Mobile Banking en Afrique, a fait comprendre à l’assistance que le Mobile Banking inclut deux notions : Mobile Money et Mobile Banking. Ces deux services présentent de nombreux avantages et d’opportunités.
« Le Mobile Money consiste aux services transactionnels de paiement via l’utilisation du téléphone mobile sans lien avec un établissement financier et le Mobile Banking pur consiste à la fourniture d’informations et produits accessibles via un mobile en lien avec un établissement financier. Concernant le cadre réglementaire de Mobile Banking dans la zone Uemoa, Sessie Houédé Gado, Chef service des Opérations Bancaires à la Bceao, a mis un accent sur les dispositions réglementaires relatives à l’émission et à la gestion de la monnaie électronique. Des pistes d’amélioration ont été proposées dont le renforcement du rôle des Systèmes Financiers Décentralisés (Sfd) dans l’offre de services financiers via la téléphonie mobile.
Finance participative entre éthique et morale
Il est revenu aux experts du deuxième panel d’entretenir l’assistance sur la finance participative. A en croire Annace Zongo, la finance participative implique plusieurs parties à la réalisation d’un projet. Chacune y participe en fonction de sa capacité. « Les modes utilisés sont ceux liés à la finance participative telle que prônée par la Banque islamique de développement (Bid », a-t-il expliqué. Selon les experts de ce panel, la finance participative est un système financier dont la conceptualisation se construit autour d’une subtile conjugaison entre l’économie, l’éthique et le droit des affaires.
La finance participative fait donc partie des nouveaux modes de financement basés sur les principes éthiques et moraux. Elle interdit à cet effet la pratique de l’intérêt, de la spéculation, le financement de certaines activités dites illicites. « Les offreurs de produits et services financiers qui mettront en place des offres pertinentes répondant aux besoins des populations ne peuvent que faire de bonnes affaires. C’est dans ce cadre que le Fnm a commencé l’exécution de la finance participative qui tranche nettement avec la finance conventionnelle », a conclu Jean Comlan Panti.