Si vous cherchez l’érudit de la République, ne faites plus un remue-méninge inutile. Il s’appelle Placide Azandé. Le préfet de l’Atlantique et du Littoral est tout simplement le meilleur. Je saluais précédemment son génie pour avoir autorisé deux marches de forces politiques antagonistes à la même heure, dans la même ville, et avec pour particularité le fait que le point de départ de l’une est le point de chute de l’autre… Cette fois-ci, il a vraiment fait fort. Et comment ? Le préfet a lui-même choisi sa marche.
Marcheur invétéré, il n’a pu s’empêcher de s’afficher aux côtés des Yayistes comme lui. Tirons les conclusions. Le préfet est saisi d’une déclaration de marche de l’opposition. Ne pouvant pas l’interdire, il donne son quitus. Puis derrière, il discute avec ses copains des Fcbe de la possibilité de l’organisation d’une contre-marche. La déclaration a été faite dans la foulée. Il l’autorise en maintenant la place de l’Etoile rouge, point de chute de la marche de l’opposition, comme point de départ. Le jour de la manifestation, c’est-à-dire le 11 décembre, il se pointe à la marche de ses amis Fcbe. Sans gêne.
Il sourit même, espérant que Yayi Boni le verra sur sa télévision nationale. Voilà un préfet qui autorise deux marches au même moment sur son territoire, qui déserte son bureau pour rejoindre ses acolytes marcheurs... Placide Azandé est plus qu’un génie ! Evidemment, un génie pour ces valets laudateurs éternels de Yayi qui se réveillent d’un long sommeil pour encore réciter leurs incantations populistes sur la Constitution qu’ils ont appris à violer -parfois violemment- sous la conduite de leur mentor au pouvoir depuis un peu plus de huit ans.
Le préfet s’associe à cette entreprise insensée de la part de partisans en panne d’inspiration. Au moins, à ce niveau, l’autre préfet ‘’apprenti’’ de l’Ouémé et du Plateau, Moukaram Badarou, a assuré. Il n’a pas couru pour rejoindre les marcheurs Fcbe à Porto-Novo.
Il est resté au bureau pour les recevoir… Il fait mieux que le ‘’maître’’ qui lui a appris à autoriser deux marches de forces politiques antagonistes sur le même territoire, à la même heure… Visiblement, le préfet-président de la République de l’Atlantique et du Littoral était déçu de ne pas recevoir sa famille politique à la Préfecture. C’est pourquoi, il a dû se déplacer…
Cette envie de rendre gloire à Yayi Boni pour ses bienfaits dans sa vie était devenue si pressante… Ou bien, le chef lui-même a-t-il pu lui demander de lui offrir ce cadeau du 11 décembre ? Le préfet-marcheur, si docile à son ‘’dieu’’ , a sauté sur l’opportunité pour offrir cette belle image en compagnie du seul conseil spécial du chef de l’Etat reconnu au Bénin, Amos Elègbè, des ministres-marcheurs Barthélémy Kassa, Alassane Soumanou Djimba, de la nouvelle recrue de l’écurie, le Directeur général de la Sobémap, Antoine Kouthon…
Mais, il n’a pas fait pire ! Prochainement, il devra réussir la performance de cette nouvelle recrue en s’agenouillant devant l’un des ténors sclérosés du régime… Puis devant le roi Yayi ! Ce serait tout simplement sa plus grande prouesse en politique. C’est une performance rare, mais on peut toujours l’espérer. S’il a pu esquisser des pas de danse sous ses ordres au Palais de la République, il le ferait bien. Ce n’est pas pour rien que Yayi est quand même leur ‘’dieu’’ ! Il ne refusera sans doute pas ça…
