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Le bal des hypocrites prend fin, les masques tombent
Publié le mercredi 17 decembre 2014   |  24 heures au Bénin


Léhady
© Autre presse par dr
Léhady Soglo, Premier adjoint au maire de la ville de Cotonou


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Au fur et à mesure que le deuxième et tout dernier mandat du Président Boni Yayi tire à sa fin, les masques commencent par tomber au sein de la majorité présidentielle. Des prétendus alliés du Chef de l’Etat montrent enfin leur vrai visage.

De plus en plus, les loups dans la bergerie-Yayi commencent par jeter la peau d’agneau. Des partis politiques dits de la mouvance sortent leurs griefs contre le Chef de l’Etat et se repositionnement de l’opposition.

Or, depuis la réélection controversée du Président Boni Yayi à la magistrature suprême, ils se réclamaient de la majorité présidentielle. C’est le cas de la Renaissance du Bénin (Rb) de Léhady Soglo qui, après avoir tiré profit du régime en place avec à la clé un ministre au Gouvernement, tire à boulets rouges sur le régime en place.

Quand bien même ils se sont appelés membres actifs de la famille politique du Chef de l’Etat, Léhady Soglo et certains ténors de la Rb ont marché, le 11 décembre dernier, aux côtés de l’opposition pour réclamer, disent-ils, l’organisation des élections. « La démocratie béninoise est en danger. C’est pourquoi, nous avons décidé de marcher aujourd’hui… », a déclaré le chef des ‘’Houézèhoué’’, lors de la manifestation contre le Gouvernement en place accusé de manœuvrer contre la tenue à bonne date des élections.

Cette déclaration de Léhady Soglo a étonné plus d’un quand on sait les conditions dans lesquelles, il rejoint la mouvance au soir du K.O à l’élection présidentielle de 2011. A cet effet, on se souvient que la Rb s’est ralliée à la mouvance à un moment où le Chef de l’Etat était accusé d’avoir organisé un hold-up électoral pour assurer sa réélection. Qui connaît la position officielle de la Renaissance du Bénin sur la révision de la Constitution du 11 décembre 1990 ? Personne.

Et pourtant, le sujet continue d’agiter l’opinion. La mauvaise gouvernance, le clientélisme, la corruption et les menaces sur les libertés ont été toujours les éléments brandis par l’opposition pour dénoncer le Gouvernement. Depuis plus de trois ans, la Rb est absente des grands débats. La preuve est qu’elle n’a pas donné son point de vue sur la répression des syndicalistes à la bourse du travail à Cotonou, le 27 décembre 2013.

Pourquoi c’est aujourd’hui que Léhady Soglo voit que la démocratie béninoise est en danger ? On comprend que c’était pour éviter les représailles du régime que les Soglo s’étaient réfugiés au sein de la mouvance.

D’autres cas d’hypocrites

Ils ne sont pas les seuls dans le cas. Il y a les Honorables députés Valentin Aditi Houdé, Venance Gnigla et Antoine Dayori qui se réclament bec et ongles de la mouvance. Après les élections de 2011, ils ont fait allégeance au régime en place. Les désirs du Chef de l’Etat étaient des ordres pour eux. Ils étaient prêts à tout à l’Assemblée nationale pour défendre le Gouvernement. La présence de Valentin Houdé à la marche de l’opposition a enfin révélé son vrai visage. Venance Gnigla et Antoine Dayori, en rejoignant respectivement les groupes parlementaires Prd et Union fait la Nation, ont enfin jeté la peau d’agneau pour révéler leur visage de loup dans la bergerie-Fcbe.

De son côté, l’Honorable Issa Salifou a déjà habitué le public béninois à sa volte-face politique. Tantôt, il est de la mouvance, tantôt, il est de l’opposition. Comme Léhady Soglo et consorts, il y a d’autres éléments dits de la mouvance qui révèleront leur vraie identité d’ici peu.
En conclusion, ce sont des revirements qui n’étonnent pas les observateurs avertis de la vie politique nationale. Vers la fin d’un régime, les hommes politiques tentent de se repositionner dans un autre. C’est le signe de la recomposition de la classe politique après le Président Boni Yayi.


Paul Tonoukoun

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