L’idée d’un dialogue politique en vue de sortir de l’impasse électorale prend progressivement forme. Après avoir refusé de participer et de servir de décor à la rencontre tenue au Palais de la présidence le vendredi 5 décembre 2014, l’opposition démocratique soutenue par la Société civile a pris part ce mardi 16 décembre, à une concertation initiée par le gouvernement. L’objectif était de trouver un compromis sur la composition du Comité préparatoire du dialogue inclusif. Ce comité comptera 25 membres.
Au terme de 2 heures de discussions entre le gouvernement et l’opposition démocratique, un compromis a été trouvé sur la composition du Comité préparatoire du dialogue politique inclusif. Selon la répartition qui est faite, la Plateforme occupera 5 places, à égalité avec les Forces Cauris pour un Bénin émergent. La Renaissance du Bénin (Rb) et le Parti du renouveau démocratique (Prd), 3 sièges chacun, le Ministère chargé des relations avec les institutions prendra 4 places. La présidence de la République aura 1 siège. Quatre fauteuils reviennent aux personnes ressources identifiées comme suit : Victor Topanou, Kamarou Fassassi, Abdoulaye Bio Tchané, et Richard Sènou. Sauf désistement de leur part au profit d’une autre personnalité de leur choix, ces quatre anciens ministres feront partie du comité technique de 25 membres qui se chargera de préparer le dialogue inclusif. Quant aux autres forces politiques composantes, les noms de leurs représentants ne sont pas encore connus. Ils seront communiqués au plus tard le lundi, date de démarrage des travaux du comité préparatoire. A l’issue de ceci, le ministre en charge des relations avec les institutions prendra un arrêté pour fixer le Comité. Cette équipe examinera, à fond, les modalités à la tenue du dialogue. Il s’agira surtout de proposer la date, de déterminer le lieu des discussions, les participants, d’examiner les préoccupations de l’opposition et bien d’autres sujets qui touchent à l’épineuse question des élections.
Toutes les forces présentes sauf les Fcbe.
Les Fcbe ont brillé par leur absence à la concertation organisée hier par le gouvernement dans les locaux du Ministère en charge des relations avec les institutions. Une attitude pour le moins surprenante dans la mesure où il s’agit d’une initiative prise par la majorité présidentielle dont les Fcbe sont la structure faitière. Cette absence pourrait être interprétée comme un refus à discuter des préalables avec les forces politiques de l’opposition. Celles-ci avaient observé la même attitude en refusant de participer à la rencontre du 5 décembre à la Présidence de la République. Le principal motif de leur prise de position est l’impréparation des assises. Quant aux Fcbe, parti au pouvoir, il n’y a pas de raison convaincante pour ne pas se présenter à la concertation voulue par le gouvernement. A l’opposé du parti au pouvoir, il faut noter la présence à cette réunion d’hier des représentants de la Plateforme, conduits par Séraphin Agbahoungbata et Amissétou Affo Djobo. Le Prd y était avec une délégation dirigée par son Secrétaire général, Waby Fagbémi. La Rb également sous la conduite de Marius Francisco. D’autres personnalités telles que Richard Sènou, Victor Topanou complètent la liste.
Un pas vers l’avant en attendant le bout du tunnel
Selon le quota arrêté en présence de la plupart des protagonistes de la crise, à l’exception des Fcbe qui ont boycotté la concertation d’hier, le plus grand nombre de sièges revient à l’opposition démocratique élargie aux personnes ressources énoncées. Victor Topanou et tous les autres se retrouvent à travers les préoccupations exprimées par l’ensemble des forces opposées au chef de l’Etat et qui ont pris part à l’historique marche du 11 décembre 2014 à Cotonou. Comme on peut s’en rendre compte, cette composition du Comité préparatoire se caractérise par la surreprésentation des forces démocratiques de l’opposition avec 15 sièges, contre 10 pour la majorité présidentielle. Ce déséquilibre qui penche en défaveur du Pouvoir en place va sans doute éviter des suspicions et la méfiance au sein du groupe qui travaillera. L’opposition a désormais les cartes en main pour conduire les discussions devant permettre d’organiser un dialogue inclusif, franc et sincère dont l’issue déterminera le chemin à suivre pour aller aux élections. Et, c’est à ce niveau que le plus dur reste à faire entre les forces antagonistes de la crise actuelle. Après la mise en place du Comité technique, c’est déjà un petit pas franchi. Mais le bout du tunnel est encore loin.