ABIDJAN, Le groupe de la Banque africaine de développement (BAD) insiste sur l'intégration régionale comme "un impératif pour la croissance inclusive" en Afrique dans son rapport 2014 sur le développement du continent rendu public mardi à Abidjan.
La principale conclusion du rapport souligne que l'intégration régionale, "principale aspiration des pays africains depuis les indépendances dans les années 1960", est "le pilier pertinent pour le développement de l'Afrique".
"Pour les pays africains, l'intégration régionale peut constituer un moyen important de stimuler une croissance soutenue et inclusive", indique le rapport.
Le rapport s'appuie sur le fait que "de nombreux pays du continent ont un marché intérieur étroit et fragmenté" et sont "souvent enclavés et parfois affectés par un conflit".
A en croire la BAD, l'intégration régionale offre des "économies d'échelle" qui donnent accès aux marchés des capitaux, permet également aux pays d'unir leurs ressources pour réaliser de grands projets dans les secteurs du transport et de l'énergie et favorise le commerce intrarégional.
"L'intégration régionale a aussi des implications sur l'emploi régional et le renforcement des capacités techniques et sur la manière dont la migration et la mutualisation des compétences peuvent améliorer la compétitivité de l'Afrique", soutient la BAD.
Le président de la BAD, Donald Kaberuka, considère "qu'à l'heure où la mondialisation s'accélère, l'Afrique doit poursuivre son intégration économique dans le cadre de sa stratégie de développement globale", initiée à travers le Plan d'action de Lagos (1980), le Traité d'Abuja (1990) et le Nouveau partenariat pour le développement (Nepad, 2000).
"Le principal obstacle" du processus d'intégration a été "le décalage entre les orientations des politiques nationales et régionales", relève le rapport.
"Plus précisément, la plupart des initiatives régionales exigent de céder une partie de la souveraineté nationale à des organismes régionaux et continentaux mais cela s'avère trop difficile à mettre en œuvre en raison des problèmes de coordination, de l'importance accordée aux intérêts nationaux et du manque de ressources", explique le rapport de 130 pages.
Depuis une quinzaine d'années, la croissance en Afrique avoisine 5% en moyenne et la valeur des échanges infra-africains a été multipliée par quatre au cours de la décennie atteignant 130 milliards USD, selon la BAD.