Mobilisés au sein de l’Union des commissionnaires en douane et transporteurs agrées (Ucdtab), les transporteurs béninois ont pris d’assaut hier soir l’esplanade du poste de péage d’Ekpè pour exprimer leur ras-le-bol au sujet des conditions de mise en œuvre par le gouvernement du Bénin de la décision de l’Uemoa sur la régulation des charges des camions.
Pour les transporteurs, la décision de l’Uemoa est salutaire puisque destinée à la protection des infrastructures routières nationales qui sont dégradées du fait des surcharges. Toutefois, ils s’insurgent contre les conditions de sa mise en œuvre par l’Etat béninois qui ne leur aurait pas donné suffisamment de temps pour s’accommoder de la nouvelle régulation. En effet, contrairement aux Etats de l’espace Uemoa qui continuent encore d’accepter les surcharges en attendant que les transporteurs ne prennent les dispositions nécessaires pour se conformer aux exigences de la nouvelle donne, le Bénin a commencé à imposer systématiquement des amendes lourdes sur tous les cas de surcharge. C’est cette méthode non concertée d’application de la régulation que les transporteurs ont dénoncé en exhibant sur l’esplanade du poste de péage leurs camions remplis de marchandises et en occasionnant un embouteillage monstre sur l’axe Cotonou-Porto-Novo. Les chauffeurs de camions partis du Ghana et actuellement bloqués depuis des semaines sur l’esplanade du péage ont affirmé ne s’être retrouvés devant la difficulté évoquée qu’au Bénin. Les postes de péages qu’ils auraient traversés ailleurs, à Lomé notamment, ne leur auraient pas tenu rigueur sur la charge de leurs camions. Ils ont donc déploré l’amère réalité devant laquelle ils se sont retrouvés au Bénin. A travers la voix de leurs représentants, les transporteurs ont souhaité aller à la table des négociations avec l’autorité de tutelle et le ministère des Travaux publics pour redéfinir les conditions de la mise en œuvre de la décision de l’Uemoa au Bénin.