« Le dimanche dernier, nous avons assisté à une diatribe…Madame Affo Djobo s’est attaquée au chef de l’Etat et à son groupe politique, l’alliance Fcbe ». Les partisans du chef de l’Etat, Boni Yayi ont tenu à laver l’affront fait à leur leader. Et dans une déclaration faite hier, au Chant d’oiseau de Cotonou, non seulement ils ont dénoncé les propos tenus par Amissétou Affo Djobo mais aussi ont apporté des éléments d’appréciation sur ce qu’ils appellent ‘‘la supposée impasse électorale’’, le dialogue politique et les marches des 10 et 11 décembre derniers. D’après le conseiller à la sécurité du chef de l’Etat, Benoît Dègla et porte-parole pour la circonstance des Fcbe, l’alliance soutenant les actions du chef de l’Etat condamne avec vigueur les propos de l’invitée de Canal 3 de dimanche dernier qui, a-t-il ajouté, ne sont pas de nature à rechercher l’apaisement ou créer un cadre de confiance pour le dialogue constructif.
En ce qui concerne l’impasse électorale dont, pour Amissétou Affo Djobo et l’opposition, l’Exécutif en est le responsable, Benoît Dègla s’est dit surpris que l’opposition ne doigte pas plutôt le parlement qui, selon lui, est le seul responsable de la situation. « Le Cos-Lépi a été mis en place après le délai initial prévu pour les élections municipales, communales et locales. A partir de 2013, il avait six mois pour achever ses travaux. Aujourd’hui, nous sommes au 18 décembre 2014 et toujours pas de liste électorale », a-t-il dénoncé. Aussi, n’a-t-il pas occulté la Cena qui a été mise en place en juillet 2014 alors que selon le code électoral voté par le parlement, c’est cette Cena qui doit organiser les élections de mars 2013, soit dix-sept mois avant. « Où est la responsabilité du gouvernement dans ce grand retard ? Le gouvernement n’a cessé de prouver sa bonne foi et son engagement à voir s’organiser au plus tôt ces élections à travers la mise en place des fonds pour permettre au Cos-Lépi d’accélérer ses travaux », a-t-il martelé, visiblement indigné.
« Nous allons marcher contre le Cos-Lépi »
Pour ce qui est du dialogue politique, Benoît Dègla n’est pas allé par quatre chemins pour faire comprendre que le président Boni Yayi est élu et lui et son gouvernement ont à gouverner jusqu’en 2016 et l’opposition à s’opposer selon les lois de la République. De plus, note-t-il, notre pays n’est pas en crise et ne sort pas d’une guerre pour que l’opposition exige du gouvernement un dialogue à partir de la rue. En dépit de cela et du boycott du dialogue initié par le gouvernement, il a réitéré à nouveau sa volonté de poursuivre le processus.
Tout compte fait, Benoît Dègla et les Fcbe digèrent jusqu’ici mal, en ce qui concerne les marches des partisans du chef de l’Etat les 10 et 11 décembre, les termes à eux attribués par Amissétou Affo Djobo. « Notre pays n’a pas besoin des va-t-en-guerre. Nous continuerons de demeurer un pays de paix, de stabilité… », a-t-il souhaité. Mais, au regard de la loi votée par rapport à l’installation du Cos-Lépi qui, selon les Fcbe, est dans l’illégalité flagrante, les partisans du chef de l’Etat disent se réserver le droit de marcher contre cet organe pour l’obliger à sortir la liste électorale. Et pour cause, Benoît Dègla tient à prendre au mot le Cos-Lépi : « Le 17 décembre est la date promise au peuple béninois pour la remise de la liste ». Reste à voir quand les Fcbe prendront d’assaut les rues pour dénoncer le Cos-Lépi qui, de son côté, est dans l’obligation de fixer le peuple sur une date définitive.