L’organisation par le chef de l’Etat, Yayi Boni, d’un dialogue politique que l’opposition politique appelle de tous ses vœux, ne rassure pas les membres du Front citoyen. Il a émis ses observations sur le sujet, au cours de la conférence-débat, organisée ce jeudi 18 décembre 2014, au Chant d’oiseau à Cotonou.
Sortis de leur mutisme hier jeudi 18 décembre 2014, Antoine Détchénou et ses compagnons du Front citoyen, soutenus par de nombreuses figures de l’opposition, ont montré que le président de la République veut se servir du dialogue pour démobiliser les forces démocratiques, parties prenantes des marches de protestation, les 29 octobre, les 10 et 11 décembre 2014. Il est plus que grand temps d’observer une veille révolutionnaire face à ce pouvoir qui ne cesse de multiplier ses manœuvres pour atteindre ses buts, a-t-on relevé dans l’adresse du président du Front citoyen, Antoine Détchénou. Il a recommandé la vigilance à ses amis du même bord que lui afin de ne pas tomber dans les pièges du chef de l’Etat. « Le dialogue ne peut aboutir que si les forces de l’opposition s’entendent sur son contenu, c’est-à-dire, ce que nous devons exiger de Yayi », a martelé le Président du Front citoyen pour qui, la participation au dialogue ne doit pas être démobilisatrice de l’opposition.
« Il urge de capitaliser les marches victorieuses pour exiger de Yayi Boni une loi dérogatoire pouvant permettre de confectionner une liste électorale ad hoc. Ne nous voilons pas la face. Yayi Boni cherche toujours à se maintenir au pouvoir et à défaut, à nous divertir par des élections qui placeront à coup sûr au sommet de l’Etat, quelqu’un qu’il aura préparé. C’est là, le sens du slogan après nous, c’est nous… », prévient le chef de file. En clair, Antoine Détchénou et les siens ne croient pas au dialogue de Yayi Boni. Les autres sujets débattus portent sur l’organisation des élections et le cafouillage dans lequel, le Cos-Lépi s’enfonce. Le Front citoyen reste attaché à sa conviction à savoir : qu’aucune correction de la Lépi n’est possible. Il faut tout simplement suspendre les travaux du Cos-Lépi et œuvrer pour la confession d’une liste électorale ad hoc. « La conviction du Front reste que, toute élection organisée par le régime actuel est d’avance l’arrêt de mort de l’opposition », a déclaré le Professeur Antoine Détchénou au regard de qui, le Cos-Lépi perdure dans l’illégalité, parce qu’exerçant au-delà du mandat qui lui est imparti. La conférence- débat a également permis au Professeur Moïse Lalèyè de lever l’équivoque sur le slogan de la Cour constitutionnelle « pas de Lépi, pas d’élection ». Pour le communicateur, ce slogan est un pur mensonge. Pour soutenir sa position, il a fait à l’assistance une lecture croisée des différentes décisions prises par la Cour Constitutionnelle. L’assistance était composée entre autres de Amissétou Affo Djobo, Lazare Sèhouéto, Gratien Pognon, Houdou Ali, Karimou Rafiatou, Béatrice Lakoussan, Adamou Mama N’Djaye…pour ne citer que ceux-là.