Le financement du développement local demeure un défi entier pour les acteurs. C’est dans ce cadre que s’inscrit «La campagne pour le transfert de 15% du budget général de l’Etat aux communes». Le lancement de ladite campagne a été faite hier jeudi 18 décembre à Cotonou, par l’Association nationale des communes du Bénin (ANCB).
Par Maryse ASSOGBADJO
Plus d’une décennie déjà que le Bénin a opté pour la décentralisation. Pour la mise en œuvre de cette politique, les collectivités locales consentent d’importants efforts pour renforcer les initiatives de lutte contre la pauvreté au sein des populations à la base. Leurs efforts se concentrent notamment dans la construction d’infrastructures sociocommunautaires. A en croire le vice-président de l’Association nationale des communes du Bénin (ANCB), Moukaram Océni, les communes prennent de fortes «initiatives en faveur du développement local et contribuent ainsi à l’accroissement du revenu des populations». Seulement, les élus locaux travailleraient plus s’ils disposaient d’une cagnotte plus considérable. C’est leur cri de cœur à travers la campagne pour le transfert de 15% du budget général de l’Etat aux communes, dont le lancement a été fait hier à Cotonou. Leur doléance est d’autant plus pertinente en ce sens que les ressources subséquentes qui devraient être transférées aux communes par l’Etat à travers les ministères sectoriels tardent à être une réalité. Cette situation crée une équation à plusieurs inconnus et constitue malheureusement un frein aux actions de développement local. «Les communes étant pour la plupart dans une grande précarité se retrouvent dans une situation d’impuissance face à des défis énormes», se désole le vice-président de l’ANCB. Aussi le Fonds d’appui au développement des communes (FADeC), qui devraient constituer un ouf de soulagement pour les communes représente-t-il moins de 4% du budget général de l’Etat. Un autre constat qui sous-tend le plaidoyer de l’ANCB est que des ministères gardent encore sur eux des « ressources qui devraient servir à la mise en œuvre des compétences dévolues aux communes». Pourtant, relève Moukaram Océni, aucun fait majeur n’a été imputé aux communes en ce qui concerne leur gestion du développement local, si ce n’est «des irrégularités mineures liées aux procédures internes et à la bonne tenue des documents administratifs». Or si les communes disposent des 15% du budget général de l’Etat, cela se ressentira sur les services offerts aux citoyens et donc sur la qualité du développement local. Selon lui, plusieurs pays de la sous-région, à savoir, le Ghana, le Nigeria et la Côte d’Ivoire ont déjà fait des progrès considérables en la matière. Le transfert des ressources aux communes de ces pays représente en moyenne respectivement 25%, 24% et 13%. Reste au Bénin à leur emboîter le pas pour booster le développement local. Cela répond à la logique de l’UEMOA qui encourage de plus en plus les efforts de ses Etats membres dans la mise en œuvre et la consolidation de la décentralisation, en fixant à 15% la part des dépenses publiques que l’Etat doit affecter aux communes.